Certains habitants de la ville de Ruyigi accusent la Regideso de surfacturation. Du coup, les abonnés ont du mal à régler leurs factures et la Regideso coupe l’eau. Les responsables de cette société à Ruyigi réfutent ces allégations.
<doc5914|left>P.N n’y vas pas par quatre chemins. «La consommation n’est pas proportionnelle à la facture». D’après lui, il s’est vu remettre une facture de 227.000 Fbu pour 2 mois. Je n’en croyais pas mes yeux, poursuit-il. Il ne comprend pas qu’en moins de 4 mois, il peut passer de 30.000 Fbu à cette somme alors qu’il est dans la catégorie des ménages ordinaires. «C’est impossible de payer cet argent avec mon salaire de fonctionnaire de l’Etat». Selon P.N, la Regideso a déjà coupé l’eau pour non paiement de la facture et il doit encore payer 15.000 Fbu d’amende. «Un fardeau de plus», se lamente-t-il, désespéré.
Même son de cloche dans le ménage de François Hakizimana, professeur dans un lycée de la place. Ce dernier a reçu, quant à lui, une facture de 340.000 Fbu. « Je ne fais pas du commerce. Je n’ai pas de cabaret. Comment arriver à cette somme», s’interroge-t-il. Il se dit lui aussi incapable de régler cette note. Il accuse les agents de la Regideso de venir faire des relevés sans la présence des clients, d’où cette surfacturation.
D’autres clients, surtout de la partie nord du quartier Sanzu, reprochent à cette société de ne pas les fournir en eau. D’après eux, ils peuvent passer 3 ou 4 jours sans eau. Ils se débrouillent comme ils peuvent en demandant aux voisins ou en achetant cette denrée : 50Fbu pour un bidon de 20 litres.
La Regideso s’explique
Jean Baptiste Hakizimana, chef de centre Ruyigi, balaie d’un revers de la main l’accusation de surfacturation. Selon lui, les consommateurs sont négligents. Ils utilisent l’eau n’importent comment. Il recommande aux abonnés de relever leur consommation moyenne journalière pour ne pas tomber dans l’excès. «Il faut une bonne gestion de l’eau car c’est une denrée rare», conseille-t-il.
Selon le chef de centre Ruyigi, pour le cas des habitants du quartier Sanzu, le problème est que cette partie est en hauteur. L’eau ne peut pas monter. Une autre raison est que l’eau continue de diminuer à cause des feux de brousse. Ce n’est pas tout, la ville de Ruyigi s’agrandit rapidement. Il reconnait qu’il n’y a aucun projet en étude pour remédier à ce problème, «Ce que nous pouvons faire, c’est partager l’eau que nous avons», conclut-il.