Le projet Merankabandi vient en aide à 48 mille nécessiteux choisis dans quatre provinces du Burundi. A Butezi, les bénéficiaires sont satisfaits malgré quelques cas isolés.
« Ma maison est dorénavant couverte de tôles grâce à un crédit contracté au sein de notre caisse. Tous les deux mois, je verse 30 mille BIF dans la caisse en guise de remboursement, je reste avec 10 mille francs. C’est un miracle pour moi », témoigne Espérance Nzikwirinda, bénéficiaire du projet Merankabandi sur la colline Kivoga.
Ce projet est l’initiative du ministère de la Solidarité. Il est financé par la Banque mondiale. Tous les deux mois, chaque bénéficiaire reçoit une somme de 40 mille BIF. Grâce à cette somme, les bénéficiaires n’ont plus de difficulté pour subvenir à leurs besoins. « Depuis que le projet nous appuie, m’acheter de l’engrais chimique, des semences de haricot et petit à petit l’élevage du petit bétail m’est possible ».
Ledit projet s’attelle au développement de la communauté à travers essentiellement les femmes. Rénilde Ntanyungu, la quarantaine, originaire de Nyamiyaga, explique : «Au mois d’avril, j’ai donné 10 mille à mon mari. Il est rentré ivre le même jour sans un sou. Les hommes gaspillent beaucoup. »
Depuis l’avènement du projet, Simon Ciza, chef de la colline Kanyinya, fait savoir qu’une nette amélioration se manifeste chez les bénéficiaires : «Ils n’ont plus du mal à s’acheter des semences, des engrais chimiques et le petit bétail. »
La mentalité des hommes a évolué
Au début du projet, certains hommes croyaient que les femmes allaient les sous-estimer. « Nos maris ne comprenaient pas comment nous passons des journées sans être présentes à la maison. » Aujourd’hui, souligne Henriette Bizimana de la colline Kanyinya, ils ont tous compris.
Quoi que Merankabandi révolutionne nombre de ménages, une embûche persiste. Elles doivent parcourir de longues distances pour recharger leur téléphone.
« Etant donné que le payement se fait via Ecocash, il est difficile pour ces femmes des coins reculés d’avoir de l’électricité », indique Mathilde Bucumi, avant de poursuivre : « Le problème de chargement du téléphone est très sérieux pour les uns, tout comme quand il tombe en panne ».Elles demandent aussi que le montant de 20.000BIF soit majoré.
Selon Ferdinand Bandiyimisi, responsable provincial des opérations à Ruyigi, les communes bénéficiaires sont : Butaganzwa, Butezi, Bweru et Gisuru. Le nombre de bénéficiaires est d’environ douze mille personnes.