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Ruyigi : accusé d’être du FNL, on lui coupe 6 doigts

19/09/2011 Commentaires fermés sur Ruyigi : accusé d’être du FNL, on lui coupe 6 doigts

Un père et son fils ont été torturés par un groupe d’hommes armés sur
la colline Kinama, commune Gisuru. Les victimes accusent les Imbonerakure d’être de mèche avec ces hommes. Les mobiles de cet acte criminel seraient leur appartenance au parti FNL d’Agathon Rwasa.

Alité à l’hôpital Rema, service chirurgie, chambre n°1, le désespoir se lit sur son visage. Ce jeune homme de 18 ans, s’appelle Bède Ndayizamba. « On m’a coupé 3 doigts sur chaque main ! Désormais, je ne sais plus quelle sera ma vie car je suis un simple cultivateur»,s’indigne- t-il.A côté, dans la même chambre se trouve, son père, Déo Bitahwa. Selon lui, ils ont été victimes
de leur appartenance politique. Il a été blessé au dos par les mêmes malfaiteurs: « On m’a tiré dessus et la balle se trouve encore dans le dos. Je dois subir une opération chirurgicale pour la retirer. »

« C’est bien moi qu’ils cherchaient »

Les deux blessés racontent : « Le crime a été commis le 26 août 2011. C’était exactement 19h quand une bande de 4 hommes armés en tenues civiles nous ont tendus une embuscade alors que nous venions d’une fête familiale.
C’est à 3km du chef lieu de la commune Gisuru, province de Ruyigi. Ces hommes nous ont arrêtés. » Le père a pu s’enfuir et on lui a tiré une balle dans le dos. A quelques 200 mètres, il est tombé par terre, il avait perdu
beaucoup de sang. Il s’est alors caché dans un buisson. Le fils a été capturé . «Après avoir relevé mon identité, ils ont dit que c’est bien moi qu’ils cherchaient et ils ont commencé à me torturer», raconte-t-il les larmes aux yeux.

Bède affirme qu’il n’a pas reconnu les hommes qui l’ont torturé. Toutefois, il affirme avoir entendu des voix qui ne lui sont pas étrangères. « Je n’ai pas voulu révéler leurs noms de peur d’être achevé une fois retourné sur ma colline. Je soupçonne les jeunes Imbonerakure », indique-t-il. Pour Bitahwa, il leur est impossible de se payer les factures de l’hôpital. « Nous ne sommes que de simples cultivateurs. Nous demandons aux bienfaiteurs de nous assister sinon nous ne sortirons pas d’ici», supplie- t-il.

Cet homme de 46 ans demande aux dirigeants du pays de restaurer la sécurité de la population. Interrogé sur ce crime, Egide Ndikuriyo, administrateur de la commune Gisuru, indique que les enquêtes continuent. Il demande à sa population de renforcer les rondes nocturnes et d’informer à temps les forces de l’ordre si des gens douteux se font remarqués dans leur village.

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