En marge des discours d’ouverture, le deuxième vice-président du Burundi a répondu aux questions des journalistes présents à Genève.
<doc5767|right>{Pourquoi le président de la République n’est pas là ?}
{Gervais Rufyikiri :} Il a eu un empêchement de dernière minute, mais il suit de très près ce qui se passe ici et il a confiance dans la délégation présente.
{Il y aurait des divergences de points de vue des différents partenaires sur le CSLP II …}
L’objet de cette conférence pour le gouvernement du Burundi, c’est d’expliquer le contenu du CSLPII. Nous sollicitons un appui pour compléter l’œuvre du gouvernement, car le développement c’est d’abord l’œuvre des Burundais. Nous n’allons pas rentrer avec des caisses d’argent, mais avec des engagements. Nous avons fait des contacts ciblés avec des partenaires, et nous avons des engagements fermes. Disons plutôt que je suis très satisfait de la participation des partenaires invités : il y’a plus de 100 délégations présentes (sur 120 invitées, ndrl), c’est un taux de participation élevé. Je signale et je salue par exemple la présence du Haut-Commissaire européen au Développement.
{On parle de " dérive autoritaire au Burundi "… Qu’en dites-vous?}
Nous évoluons dans un contexte démocratique. Et ce qui compte c’est la vision des Burundais, car le Burundi a eu un passé sombre. Ce qui est important aussi, c’est de cheminer vers la paix, dont les conditions ne font que se renforcer. La guerre appartient à l’histoire. Certes, il peut y avoir l’une ou l’autre personne qui n’est pas encore rentrée dans cette dynamique de paix. Le président exhorte d’ailleurs tous ceux qui sont à l’extérieur du pays de rentrer pour participer à cette dynamique.
{Des lois répressives sont sur la table du gouvernement et de l’Assemblée nationale, notamment en matière de liberté de presse …}
Il y’a séparation des pouvoirs. Le Parlement a toute la latitude pour analyser ces lois. Et je suis sûr que le Parlement tiendra compte des préoccupations des uns et des autres.
{Est-ce que vraiment la guerre appartient au passé au Burundi?}
Je le répète : la guerre est finie au Burundi. Mais le Burundi est en situation post conflit. Toutes les armes n’ont pas encore été retirées. Il y’a du banditisme armé. Mais avec la détermination des forces de sécurité, l’engagement des Burundais, je le redis, {la guerre appartient au passé}. Le grand ennemi des Burundais aujourd’hui est la misère, qui ne regarde pas l’ethnie, les régions. Et en créant des emplois, nous pourrons juguler ce problème.
{M. le deuxième vice-président, un journaliste, Ruvakuki est en prison. Votre commentaire …}
Nous laissons la justice suivre son cours.
{Comment jugez-vous le CSLP I?}
Nous avons connu des avancées mais nous restons sur notre soif pour certains secteurs. Par exemple, avec la fin de la guerre, la sécurité s’est améliorée. Dans le domaine économique, il y’a eu des avancées, en matière sociale, par exemple, la scolarité est gratuite pour tous les enfants. Dans le secteur de la santé, on peut visualiser l’avancée avec un indicateur : l’espérance de vie s’est améliorée mais nous voulons encore progresser. Aussi, n’oublions pas le contexte de crise économique mondial n’a pas rendu facile les choses. Nous espérons qu’avec le CSLPII, nous allons mieux faire face aux défis qui restent.
{Est-ce que votre gouvernement n’a aucune responsabilité dans les problèmes qui arrivent, le harcèlement des journalistes par exemple?}
Ce que je veux dire c’est qu’il y a des avancées, nous avons une presse indépendante, privée, une société civile. Le changement d’un pays qui vient d’une longue crise ne se fait pas en un jour. Ça prend du temps, il faut des lois, mais nous avons la ferme volonté de changer le pays. Dans certains aspects, nous avons avancé de manière très significative, dans d’autres, nous avons encore du chemin à faire. {"Intango y’ubuhanza ni amasoso"} et il y’a des indicateurs qui prouvent ce changement. Poursuivons ce chemin.