La Brasserie et Limonaderie du Burundi (Brarudi), à travers la Croix Rouge Burundi, a donné, ce 17 octobre, 22 tonnes de sorgho blanc et 200 filtres à eau, pour 200 ménages rapatriés des villages ruraux de Murembera et Nkurye 1 et 2. C’était dans la zone Butezi, en commune de Giharo. <doc1691|left>Les deux cents ménages bénéficiaires de l’assistance de la Brarudi sont les plus vulnérables des 700 que compte la commune de Giharo, à 46 km du chef-lieu de la province de Rutana, et à une dizaine de km de la province tanzanienne de Kigoma. La population non rapatriée, les rapatriés bénéficiaires et les élèves du Lycée Communal de Butezi avaient répondu au rendez-vous. C’était sur le terrain de football de ce Lycée. Les tambourinaires et les danseurs d’Ihuruma, danse caractéristique de Rutana, sont pour manifester leur joie. « Un grand merci pour la Brarudi. Nous allons manger, au moins durant quelques jours, à notre faim », se réjouit Foibi Nibitanga, un habitant de Giharo rapatrié de la Tanzanie. Sexagénaire et vivant avec sa femme, il ne parvient plus à aller puiser de l’eau dans la vallée ni même de cultiver la terre. « Déjà cinq mois que je suis ici, c’est la première fois que je reçois un don pareil. Nous avions l’habitude de boire de l’eau de la rivière… ou de pluie », raconte Tito Hakizimana, un rapatrié de la République Démocratique du Congo. Ces vulnérables espèrent ne plus attraper le choléra, la dysenterie ou la kwashiorkor. « Certains mangent une fois par jour, d’autres une fois les deux jours » <doc1692|right>Dans son discours d’accueil, Gilbert Nyandwi, administrateur de la commune de Giharo, remercie la Brarudi pour ce don. « Ce jour arrive alors que notre commune connaît une famine sans précédent. Certains mangent une fois la journée, d’autres une fois les deux jours », affirme-t-il. Même si les habitants de Giharo sont des agriculteurs, leur récolte est insuffisante. M. Nyandwi rappelle que ces derniers jours, les chèvres ont attrapé une maladie mystérieuse, sans médicament ni vaccin : « Nous avons brûlé toutes les chèvres malades. Du coup la quantité de fumier pour les champs a diminué. A cela s’ajoute un changement de climat imprévisible. » Le conseiller principal du gouverneur déplore certains comportements de la population alors que la vie est dure dans les camps de réfugiés : « Après la récolte, si récolte il y a, elle va tout vendre sans laisser aucune semence pour la saison prochaine. » Il précise que la province compte plus de 700 rapatriés. Bien que la commune de Giharo soit réputée pour sa production d’arachides, les champs sont secs le long de la route qui y mène. Selon l’administrateur directeur général de la Brarudi, Maarten Schuurman, cette société contribue fortement au développement économique et social du Burundi. « Aujourd’hui, poursuit-il, son apport est reconnu pour ce qu’il est : une source directe et indirecte de revenus pour plusieurs personnes et institutions, une source de sécurité alimentaire. » Les informations fournies par le Programme Alimentaire Mondiale(PAM) montrent que la situation de l’eau est critique à Muremera et qu’elle est à améliorer à Nkurye. « Les filtres à eau, d’une valeur de 16 millions de Fbu, permettent d’apporter une solution aux familles qui n’ont pas accès à l’eau courante potable », fait savoir l’ADG de la Brarudi. Maarten Schuurman, indique que la Brarudi contribue au développement du Burundi à hauteur de 10% du PNB. Il la compare à un citoyen conscient de sa place dans la société burundaise et qui, à ce titre, se réjouit de porter assistance aux plus démunis. Odette Kayitesi, ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, rappelle que le 16 octobre le monde entier a célébré la Journée Mondiale de l’Alimentation. Pour le Burundi, elle a été célébrée le 18 octobre dans la province de Mwaro. Le thème de la Journée mondiale de l’alimentation pour l’année est « Prix des denrées alimentaires – de la crise à la stabilité. »