La société d’assurance « Business insurance and reinsurance » (BIC) va offrir une assurance sur les accidents professionnels des pêcheurs du lac Tanganyika. Les pêcheurs s’en réjouissent mais relèvent certaines inquiétudes.
Dans une réunion que le chargé de la clientèle et du marketing au sein de la société d’assurance BIC a tenu à Rumonge à l’endroit des pêcheurs, il a indiqué que le secteur de la pêche a été oublié par les sociétés d’assurance au Burundi. Selon lui, même si les pêcheurs travaillent dans le secteur informel cette société va s’intéresser à eux en accordant une assurance-vie aux pêcheurs. Il a indiqué que chaque pêcheur versera un montant de 42 000 BIF par an pour être assuré et les conditions d’octroi de cette assurance seront faciles par rapport à d’autres compagnies d’assurance car cette société collaborera étroitement avec la fédération des pêcheurs du Burundi, une autre société dénommée « SPEBU » et les autorités administratives locales.
Il a précisé que la famille d’un pêcheur qui meurt suite à un accident professionnel percevra un montant de soutien à la famille de deux millions de nos francs et les frais funéraires de deux cents mille francs burundais. Un pêcheur qui tombera malade suite à son activité professionnelle, la société d’assurance supportera la facture jusqu’à cinq cents mille francs burundais.
Il a fait remarquer que beaucoup de pêcheurs sont victimes d’accidents professionnels mais malheureusement n’avaient pas accès à une assurance-vie. Il leur a demandé de prendre une souscription à cette assurance et les a rassurés que toutes les opérations se feront dans la transparence et l’équité car les bureaux seront installés au niveau des plages de pêche afin de faciliter le travail.
Un ouf de soulagement … Des doutes aussi
Prenant la parole, les représentants ont salué cette initiative d’accorder une assurance-vie aux pêcheurs qui ont été oubliés depuis longtemps. Mais ils ont relevé certaines inquiétudes par rapport à ce service. Ils ont fait remarqué que dans un passé récent des sociétés dont des microfinances ont collecté de l’argent de la population mais par après elles ont disparu emportant l’argent de la population et ont voulu avoir des assurances que cela ne va pas se reproduire de nouveau. Ces pêcheurs ont dénoncé des lenteurs et des tracasseries administratives pour que les ayants droits ou les victimes d’accidents fassent face pour accéder à cette assurance.
Ils ont exigé qu’il y ait un contrat bien négocié entre les pêcheurs et cette société d’assurance et ont recommandé que des séances d’explication et de sensibilisation puissent être multipliées pour une adhésion massive des pêcheurs.
Le président de la fédération des pêcheurs du Burundi, le commandant de la force Marine du Burundi et le commandant de la police Marine au Burundi ainsi que le représentant du département de la pêche au sein du ministère ayant la pêche dans ses attributions ont recommandé aux pêcheurs de porter des gilets de sauvetage pour se prévenir des accidents qui surgissent souvent dans le lac Tanganyika.
Ils leur ont indiqué que le port du gilet de sauvetage sera obligatoire pour chaque pêcheur dans quelques mois.
Signalons que le nombre des pêcheurs au Burundi est estimé à plus de quinze mille dont plus de 98% opèrent dans le lac Tanganyika.