Les activités de pêche dans le lac Tanganyika seront suspendues durant une période de trois mois pour permettre une bonne reconstitution de la biodiversité de ce lac. Les pêcheurs, les commerçants de poisson et les consommateurs sont priés de prendre des dispositions qui s’imposent.
Cette annonce a été faite par Gabriel Butoyi, président de la fédération des pêcheurs du Burundi, vendredi 22 avril lors d’un débat sur la pêche organisé à Rumonge par la plateforme des blogueurs « Yaga Burundi ». Il a précisé que cette décision a été prise par « l’autorité du lac Tanganyika » en collaboration avec le département de la pêche. Cette décision concerne les quatre pays qui se partagent le lac Tanganyika dont le Burundi, la Tanzanie, la République démocratique du Congo et la Zambie et devra être de stricte application dans ces quatre pays. Selon la même source, la raison de cette suspension des activités de pêche est une bonne reconstitution de la biodiversité du lac.
Consolateur Nitunga, gouverneur de la province de Rumonge qui participait à cette réunion a lancé un appel aux pêcheurs, aux commerçants et aux consommateurs du poisson de prendre les dispositions qui s’imposent pour mieux gérer cette période d’arrêt de pêche. Il a invité les pêcheurs et les commerçants de conserver le poisson frais et sec au débarcadère de Rutumo en commune Rumonge qui dispose de grandes chambres froides pour que les Burundais puissent continuer à avoir du poisson même au cours de cette période. Il a lancé un appel à la population de sa province de ne pas polluer le lac Tanganyika et a invité les services habilités à sanctionner tous ceux qui s’adonnent à la pollution.
Demande de report de la mesure
Bénoît Ruvumwa, un pêcheur de 68 ans, a demandé à l’autorité du lac Tanganyika et au département de la pêche de mener des séances de sensibilisations à l’endroit des pêcheurs, des commerçants et des consommateurs avant la prise de décision de suspension des activités de pêche. Il a souligné que le secteur fait vivre beaucoup de personnes, raison pour laquelle des séances de sensibilisation à l’endroit de la population doivent être tenues pour que celle-ci soit informée afin de prendre des dispositions pour gérer cette période de transition.
Aïsha Mpawenayo, une commerçante de poisson, a demandé que cette décision puisse être reportée pour les prochains mois afin de donner le temps aux commerçants de poisson de constituer des stocks suffisants dans les chambres froides en vue de continuer à approvisionner le marché burundais.
Un consommateur a demandé au responsable du département de la pêche de surseoir à cette mesure. Pour lui, il y a risque que les enfants soient confrontés aux problèmes de malnutrition surtout le déficit en protéines animales chez les enfants car la viande est chère et elle n’est pas accessible à tout Burundais.
Signalons que plus de 18.000 ménages au Burundi ne vivent que de la pêche.
Et on informe la population à la veille de l’entrée en vigueur de la décision ?