Ce projet est élaboré par une vingtaine de journalistes des différents médias du Burundi réunis à Rumonge pendant quatre jours, depuis ce lundi.
L’occasion était belle pour rappeler la vieille maxime du métier : « Un bon journaliste est un journaliste vivant » … Pourtant, les appels à la vigilance n’ont pas tari, « chaque journaliste devant évaluer les menaces contre sa sécurité, et prendre des précautions qui s’imposent. »
Dans son discours d’ouverture, Alexandre Niyungeko, président de l’Union burundaise des journalistes (UBJ), avait rappelé que dans un passé récent, certains journalistes burundais ont été intimidés, menacés, agressés au moment de l’exercice de leur profession.
Parmi les catégories menacées, les femmes du métier : attouchements de leurs confrères ou leurs supérieurs hiérarchiques, demandes de faveurs sexuels dans les recrutements où dans l’octroi des stage de formation, ou encore la misogynie des sources quand elles sont sur terrain.
Les correspondants provinciaux ou régionaux travaillent aussi et souvent dans un environnement difficile et courent plus de risques de sécurité que les journalistes qui travaillent dans les rédactions centrales, du fait de la proximité avec des acteurs dénoncés dans des reportages, notamment.
« Une des manières de pallier cette situation est de respecter l’éthique et la déontologie journalistique, pour ne pas s’exposer aux risques d’insécurité », rappelleront les participants à la rencontre.
Des risques de vulnérabilité qui peuvent être accentués par l’insécurité professionnelle dans laquelle évoluent de nombreux journalistes burundais : absence de contrat de travail, de salaire pouvant assurer la survie de sa famille, d’assurance-maladie, etc. « Les organisations des média qui n’ont pas les ressources financières et humaines suffisantes ne devraient pas être autorisés à prester car de telles entreprises de presse exposent les journalistes à des risques d’insécurité » ont même indiqué certains participants.
Les participants on demandé à l’UBJ de former les journalistes afin de mieux couvrir les élections de 2015 en mettant un accent particulier sur la sécurité des journalistes.
Signalons que la promotion de la sécurité et la protection des journalistes est aujourd’hui une grande préoccupation des Nations unies et de l’Union Africaine compte tenu du nombre croissant de journalistes qui sont tués, emprisonnés et agressés dans l’exercice de leur métier.
Quand ça touche vraiment le silence est grand ! Les bourreaux sont encore, si pas toujours, les plus forts.
Je ne sais pas si c’est une omission volontaire ou pas; dans le mot liminaire du Président de l’UBJ, il parle des journalistes intimidés laissant celui qui a été tué (Alexis Bandyatuyaga ) si j’ai bonne mémoire. Encore une fois je ne sais pas ce que veut dire « un passé récent »
@Batungwanayo Aloys : Vous faites bien d’évoquer le nom d’Alexis Bandyatuyaga, ce bon journaliste de la Radio Nationale tué par les militaires en 1994. Et il n’a pas été le seul journaliste tué ; il y a notamment Pamphile Simbizi qui travaillait aussi à la Radio Nationale et qui a été tué en 1994 ou 1995. Sans parler de ceux qui ont été pourchassés et qui sont parvenus quand même à sauver leur peu, vivant aujourd’hui en exil.
Bonjour, les responsables des médias ont ils participé a cet atelier de l’UBJ? et les policiers? car eux aussi sont responsables des difficultés de l’exercice de la profession des journalistes…