Atteintes aux droits à la vie, maltraitance, spoliations des biens, trafic humain, violences sexuelles, exploitation économique, infanticide, grossesses non désirées… La population est inquiète de la multiplication des violations des droits de l’enfant.
Les intervenants en matière de défense et de promotion des droits de l’enfant et les autorités administratives, en province de Rumonge, se sont réunis vers la fin du mois de décembre pour évaluer la situation des droits de l’enfant dans cette province.
Au cours de cette réunion, il a été constaté que les violations des droits de l’enfant ne cessent d’augmenter. Ils ont décidé d’agir en synergie pour combattre ces violations. Et de relever quelques cas de violations de droits de l’enfant.
Un enfant a été tué par un autre enfant sur la colline Cabara, en zone de Kigwena, en commune de Rumonge.
Le tribunal a condamné un parent qui a donné des châtiments corporels excessifs à son propre enfant, selon une des associations de défense des droits de l’enfant.
Certains administratifs ont indiqué que le phénomène de trafic des êtres humains s’observe. Ce phénomène touche aussi des enfants, déplorent-ils.
Des cas de maltraitance et d’exploitation économique s’observent encore dans la communauté, a indiqué le coordonnateur du Centre de développement familial et communautaire.
« Redynamiser les comités de protection des droits de l’enfant »
Silas Nduwimana, le coordinateur du Centre de développement familial et communautaire qui présidait cette réunion, a demandé que les comités de protection des droits de l’enfant soient redynamisés pour mieux combattre les violations des droits de l’enfant.
« Les comités de protection des droits devront transmettre en tant réel les différentes violations des droits de l’enfant pour une meilleure prise en charge », a-t-il recommandé.
Il recommande la multiplication des réunions des différents intervenants dans le domaine de protection et de promotion des droits de l’enfant et les autorités administratives. Une évaluation de la situation des droits de l’enfant devra être faite chaque fois.
De son côté, le responsable du Centre de rééducation des mineurs en conflit avec la loi, en province Rumonge, a demandé que la réinsertion dans la communauté des enfants libérés de ce centre soient bien faite pour éviter des cas de récidive.
Il a indiqué qu’il y a aujourd’hui des cas d’enfants qui ont été libérés mais qui, après quelques temps, commettent d’autres infractions.
Il a salué l’initiative de certains intervenants qui commencent à apprendre des métiers aux mineurs incarcérés dans ce centre de rééducation.
« Absence d’une prise en charge holistique des violences »
B.A. fait savoir qu’une femme a été victime de violences sexuelles. Elle regrette que les services de prise en charge globale manquent encore, notamment la prise en charge médicale et psychosociale.
Elle précise que la prise en charge médicale est assurée par le CICIR à travers le centre de santé de Kizuka, mais la prise en charge juridique et d’autres formes de prise en charge ne sont pas assurées.
« La protection des témoins et la réunification des preuves dans les dossiers relatifs aux violences sexuelles restent un des défis auxquels sont confrontées les victimes des violences sexuelles », a-t-elle précisé.
Signalons qu’un centre Humura a été construit sur la colline Mutambara, en commune de Rumonge. Un centre qui a été construit avec l’appui du PNUD et qui assurera la prise en charge globale des violences sexuelles.