Un bras de fer existe entre ces commerçants et l’administration communale au sujet de l’occupation des stands dans ce marché. Ils fustigent le manque de clients. L’administration les somme de les occuper sans délai.
Nous sommes sur le marché de la zone Buruhukiro, à proximité de la route nationale Rumonge-Bururi, au pied de la colline Gitwe, à quelques 10 km de la ville de Rumonge.
Même si ce n’est pas le jour du marché, la localité grouille de monde. Elle est réputée pour être un centre très important pour la vente de l’huile de palme. Les commerçants venus des provinces Bururi et Gitega s’approvisionnent à cet endroit. Chaque fois qu’un véhicule s’arrête, les vendeurs se bousculent, bidons à la main, pour écouler leur produit.
Ledit marché est à 100m de la route. Après une année de fonctionnement, il ressemble à un chantier. Quatre hangars. Des stands inachevés. Certains sont métalliques, d’autres en briques. Des caniveaux en cours d’aménagement. Les allées sont très poussiéreuses et pas encore aménagées. On patauge. Les toilettes ne sont pas fonctionnelles. Tout autour de ce marché, se trouvent quelques vendeurs de produits vivriers dans des stands construits en roseaux. Il y en a qui sont en plein air sous un soleil de plomb. Certains se protègent avec des parapluies.
N. B., un commerçant, grise mine, glisse un mot : « Le marché a été mal construit. Il ne remplit pas les critères d’un marché moderne.»
« Il y a un bras de fer entre certains commerçants et l’administration communale », confie Donatien Ndikumana, un tenancier d’une boutique. A l’origine, le refus des commerçants d’occuper les stands qui leur ont été distribués. Ces commerçants fustigent le manque de clients. Certains ont préféré louer des boutiques se trouvant de part et d’autre de la route.
« Nous étalons nos produits, mais nous ne voyons aucun client. Les clients s’approvisionnent dans les boutiques qui sont au bord de la route », déplore M. Ndikumana. Et de demander le déménagement de tous les commerçants vers le marché.
B.J., un autre commerçant, se lamente : « On a voulu multiplier les boutiques au détriment de l’espace pour les produits vivriers. Ce sont les denrées alimentaires qui font prospérer un marché.»
L’espace destiné aux denrées alimentaires a été transformé en boutiques, ce qui fait que les vendeurs de produits vivriers n’ont pas d’espace suffisant. Cela a un grand impact sur le mouvement des clients, explique-t-il, la plupart venant s’approvisionner en denrées alimentaires.
L’administration les somme de déménager
Célestin Nitanga, administrateur de la commune Rumonge, n’y va pas avec le dos de la cuillère : « Ceux qui ont obtenu des stands dans ce marché doivent les occuper sans délai. Au cas contraire, nous distribuerons ces stands à d’autres qui le veulent.» Et d’ajouter : « Il est vrai que les commerçants qui sont au bord de la route continuent à payer les taxes communales. Mais, nous voulons que tous les stands soient occupés. »
Et de préciser qu’un délai de deux semaines a été accordé pour que tous les commerçants déménagent. Par ailleurs, insiste cette autorité communale, il y va de leur intérêt car travailler à proximité d’une route présente des risques d’accidents.
M. Nibitanga se veut rassurant quant aux lamentations des commerçants qui n’ont pas eu de stands : « La commune est à l’œuvre. D’autres stands sont en cours de construction et leur seront distribués incessamment.»