Le ministère de l’Aménagement du territoire avait déclaré, août 2011, que toutes les terres du secteur Mwange appartiennent à l’Etat. Actuellement, le ton a changé, au grand soulagement de la population.
<doc3169|left>Secteur Mwange, à 6 kilomètres du chef-lieu de la commune Rumonge. François Marabe, président du comité des propriétaires des terres ne cache pas sa joie : « L’espoir est de nouveau permis car le projet de nous spolier vient d’être abandonné. »
L’affaire remonte à 2009 avec le début des travaux de construction du stade académique de Rumonge par le Président de la République. Les constructions s’étendent sur un espace de plus de 8 hectares. La population crie à la spoliation, clamant haut et fort que cet espace leur appartient, depuis des lustres.
Elle pointe alors du doigt Saleh Cimanimpaye, député du Cndd-Fdd (2005-2010) d’avoir empoché leurs indemnités de la part de la Présidence : « Ce monsieur a prétendu être propriétaire des 8 hectares et a reçu une somme conséquente », insiste un E.M des habitants du secteur Mwange.
Peu de temps après, poursuit E.M, les mêmes habitants apprennent qu’un quartier haut standing va être érigé aux alentours du stade académique. Ce qui impliquait, d’après lui, que toutes les personnes vivant sur place devaient dégager. En tout, ce sont plus de 4 kilomètres de longueur jusqu’à la rivière Munege et 2 kilomètres de largeur à partir de la route macadamisée vers le littoral du lac Tanganyika dont il est question.
Accusés de combattre le gouvernement
Le ministre de l’Aménagement du territoire ne tarde pas à confirmer leurs craintes. Dans les colonnes d’Iwacu n°129, Jean-Marie Nibirantije considère ces familles comme une association animée d’un esprit de rébellion qui combat le gouvernement.
Selon François Marabe, président du comité de suivi de cette question, l’administration communale enfonce le clou en leur demandant à la même époque, de quitter les lieux. Certains propriétaires sont même incarcérés le 3 août 2011. « Nous avons subi beaucoup d’intimidations car l’administration racontait à tout le monde que nous étions contre le développement. »
Actuellement, le ton a changé confie ce sexagénaire. Lors du 10 février dernier, ces propriétaires ont exigé qu’il y ait d’abord des négociations qui devront aboutir à un accord de partage des terres avant toute viabilisation.
Les deux parties se sont convenues de mettre en place un comité de 20 membres dont cinq du ministère de l’Aménagement du territoire, cinq de l’administration et dix représentant les propriétaires pour liquider cette question.« Le ministre nous a certifiés que ces négociations commenceront juste après la mise sur pied de ce comité», soutient l’un des propriétaires.
« Tout développement passe par celui de la population »
Gérard Ndikumana, administrateur communal de Rumonge estime aussi que la question de savoir à qui appartiennent ces terres ne se pose plus : « Nous avons constaté que tout développement passe d’abord par celui de la population. C’est pourquoi, elle devra avoir des terres, une fois la viabilisation faite. »
Toutefois, M. Ndikumana met en garde les populations qui exigent un pourcentage sur les parcelles qui y seront tracées. Pour lui, cela dépendra de la disponibilité des frais de viabilisation.
Quant à la liste de vingt membres du comité, le numéro un de Rumonge affirme l’avoir déjà envoyée au ministère de l’Aménagement : « La balle est dans leur camp. » Iwacu a contacté des responsables du ministère de l’Aménagement du territoire pour qu’ils s’expriment mais en vain.
Nous restons ouverts à leurs éventuels éclaircissements.