Cinq pêcheurs sont déjà morts par noyade depuis le début de ce mois de mai dans les eaux du lac Tanganyika. Les pêcheurs demandent que des gilets de sauvetage soient disponibles et accessibles sur le marché.
Benoît Ruvumwa, un pêcheur de la commune de Rumonge vient de passer plus de 20 ans dans le métier. Il indique que ces dernières années, les accidents de noyade se sont multipliés dans le lac Tanganyika suite aux vents violents, à la vétusté des pirogues et la foudre.
Selon lui, lorsqu’un accident survient dans le lac et qu’un vent renverse une pirogue, les pêcheurs essaient de nager, mais ils se fatiguent et se noient.
Il affirme que, par an, des dizaines perdent la vie suite à ces accidents « alors qu’on peut s’en prévenir en se dotant de gilets de sauvetage. »
Il indique en outre que les pêcheurs du Burundi sont en arrière par rapport à d’autres de la sous-région qui ont ces gilets de sauvetage. Il cite les pays : la Tanzanie, la RDC et la Zambie.
Il demande que ces gilets soient disponibles sur le marché et que des campagnes de sensibilisation soient menées auprès des pêcheurs afin qu’ils les achètent. « Nous ne pouvons pas continuer à assister, impuissants, à la perte de vies humaines alors qu’on est à mesure de prévenir cela », martèle-t-il. Il interpelle les associations des droits humains d’agir et de faire un plaidoyer dans ce sens.
"Les contacts sont avancés avec les compagnies d’assurance"
Butoyi, président des pêcheurs de Rumonge, confirme ces informations de Benoît Ruvumwa. Il indique que des contacts sont avancés afin que ces gilets soient disponibles. Il estime que les pêcheurs qui sont morts par noyade, depuis le début de ce mois, auraient survécu s’ils avaient des gilets de sauvetage. Il indique qu’ils avaient nagé, mais ils se sont fatigués et ont fini pas se noyer.
Toutefois, il précise que des contacts sont aussi avancés avec les compagnies d’assurance pour voir comment elles peuvent travailler dans le secteur de la pêche.
Sadock Niyokindi, de la section de la ligue Iteka à Rumonge, précise qu’il n’a pas de statistiques. Mais il souligne qu’il est préoccupé par le nombre croissant des personnes qui meurent par noyade dans les eaux du lac Tanganyika. Il affirme qu’à la fin de cette année, la ligue Iteka va sortir le nombre de pêcheurs qui sont morts par noyade dans les eaux du lac Tanganyika.
Il soutient, lui aussi, que des pêcheurs soient dotés de gilets, le plus vite possible, et demande à la Croix rouge de former les pêcheurs en secourisme surtout dans des cas de noyade et d’asphyxie.
Il interpelle également les autorités administratives de s’intéresser aux activités des pêcheurs afin d’assurer leur sécurité physique et professionnelle.
Certains observateurs avisés indiquent que le secteur de la pêche ne s’est pas développé depuis plus d’une trentaine d’années, et demandent au gouvernement de penser à ce secteur oublié. Car des lois sur la navigation maritime datent de la colonisation.