Ramadhan Saïdi était chauffeur et a côtoyé Louis Rwagasore. Il explique que le prince s’est rendu maintes fois dans le Quartier Swahili de la ville de Rumonge pour enseigner l’idéologie du parti Uprona. Les responsables du parti en communes Rumonge et Nyanza-Lac ont été emprisonnés avec lui dans la prison de Bururi pendant trois mois.
Depuis quand avez-connu le prince Louis Rwagasore ?
Je l’ai connu à Rumonge en 1959, au début de ses contacts avec la communauté swahilophone de Rumonge, alors qu’il voulait enseigner l’idéologie de l’Uprona. Il était souvent habillé en costume bleu foncé ou noir. Il roulait dans en Ford Capri décapotable ou en Chevrolet.
Pourquoi a-t-il ciblé le quartier swahili ?
Au cours de ces années, les habitants des quartiers swahilis étaient plus éveillés que les autres Burundais. En effet, certains faisaient du commerce et voyageaient dans les pays limitrophes. En plus, les intellectuels et autres étaient dans les partis PDC et Unaru. Le petit peuple ou la masse paysanne se retrouvait dans les partis Uprona et PP.
Quelle était la vision de Rwagasore ?
D’abord la victoire du parti Uprona pour accéder à l’Indépendance du Burundi, puis le développement communautaire par la promotion de coopératives. Le prince Louis Rwagasore a initié la création de trois coopératives commerciales en commune de Rumonge en 1961. Elles étaient implantées à Minago, dans la ville de Rumonge et sur la colline de Mugara. Ces coopératives sont devenues très prospères et ont été dévalisées au cours des tragiques événements de 1972. Rwagasore encourageait les Burundais à se mettre en association pour pouvoir se développer.
Quelle a été la cause de son emprisonnement ?
Les Belges l’accusaient de mener des activités subversives avec d’autres responsables du parti Uprona en communes de Rumonge et Nyanza-lac. Le Prince Rwagasore a été emprisonné à la prison de Bururi pendant trois mois. Il était avec Juma Mombe, Ismaël Hassan et Ahmadi Shabani, responsables de l’Uprona à Rumonge. Mudanzi et Fundi Mouhamoud Hassan, responsables du parti en commune de Nyanza-lac, avaient également été emprisonnés.
Quelle est la situation actuelle des compagnons de lutte de Rwagasore dans votre quartier ?
C’est déplorable. Ils ont été oubliés alors qu’ils ont participé activement à la lutte pour l’Indépendance. La majorité de ses compagnons de lutte sont morts. Il serait bon que tous les compagnons de lutte de Rwagasore soient identifiés à travers tout le pays afin d’être décorés comme de grands serviteurs de la Nation burundaise.
Quel souvenir gardez-vous de Rwagasore ?
Un grand nationaliste et révolutionnaire, un fils du roi plein d’humilité et de bravoure. Les Belges le pourchassaient partout, mais il ne désarmait pas. Souvent, il se déguisait dans ses déplacements pour pouvoir contourner ses ennemis. Le Burundi a perdu un grand leader, un visionnaire. Malheureusement, il n’a pas eu assez de temps pour inculquer sa vision à la jeunesse.
Quel est votre sentiment en ce 51ème anniversaire de l’Indépendance du Burundi ?
C’est un sentiment de joie et en même temps d’angoisse car le pays a connu beaucoup de tragédies après la mort du prince Louis Rwagasore. La majorité des Burundais croupit encore dans la misère et dans l’ignorance. Je pense que si Rwagasore était toujours en vie, notre pays n’aurait pas connu tous ces événements malheureux. Je demande que les responsables des partis politiques puissent inculquer aux membres de leurs partis un esprit de nationalisme et de patriotisme, car ces notions font défaut aux plus jeunes.
La verite reste la meme L’Uprona d ‘aujourdhui n’est pas la meme que celle d’avant l’ independance du pays!!
Helas, nta kundi mutama…
oya nawe Queries , Uti « ntakundi mutama! » We yatanze suggestion ati : »Je demande que les responsables des partis politiques puissent inculquer aux membres de leurs partis un esprit de nationalisme et de patriotisme » nawe uti ntakundi! Iyo resignation niyo itubuza gutera intambwe. Le ntacoyisme yategerazwa kuranduranwa nimizi mu mitwe yacu tukamenya ko tubishatse hariho inzira yo gukura uburundi mu kaga turimwo.