Le centre de rééducation des mineurs en conflits avec la loi de Rumonge est confronté aux problèmes de manque de surveillants formés et l’absence de formation continue à son personnel. Propos de la Cnidh lors de sa visite à ce centre.
Cinq ans après l’ouverture des centres de rééducation des mineurs en conflit avec la loi au Burundi, la Commission nationale indépendante des droits de l’homme(Cnidh) a visité ces centres pour s’enquérir des conditions de détention de ces enfants. Une délégation dirigée par Anatole Bacanamwo, secrétaire exécutif de la Cnidh composée par un commissaire en charge des droits de l’enfant à la Cnidh, le directeur général des affaires pénitentiaires, le chef du département justice pour mineurs au sein du ministère de la Justice, le représentant de l’Unicef et le représentant de l’ONG Terre des hommes ont visité vendredi 4 septembre le centre de rééducation des mineurs en conflit avec la loi de Rumonge.
73 mineurs y sont détenus
Le directeur de ce centre a relevé les principaux problèmes auxquels ce centre est confronté. Notamment le manque de surveillants car lorsque tout le personnel est rentré, ces mineurs restent sans encadrement et le centre reste gardé par des policiers. L’encadrement de ces mineurs en conflit avec la loi de jour que de nuit s’avère très nécessaire. Il a demandé que ces surveillants soient recrutés pour un bon encadrement. Un autre problème relevé est le manque de formation pour le personnel de ce centre car le travail au sein de ce centre nécessite d’autres facultés et connaissances pour mieux servir ces enfants quelques fois déviants. Les cas d’évasions des mineurs ont sensiblement diminué à ce centre grâce à des séances de causeries morales menées par le personnel et d’autres partenaires qui appuient le centre, a indiqué son responsable. Il a précisé que ce centre héberge aujourd’hui 73 mineurs au moment où la capacité d’accueil est 72 mineurs. Ils sont pour la plupart poursuivis pour des infractions de viol et de vol qualifié.
Gervais Hajayandi, le directeur général des affaires pénitentiaires a indiqué qu’il y a eu des améliorations dans la détention des mineurs au Burundi depuis 2015. Toutefois, il a souligné que quelques problèmes subsistent dont la formation du personnel et les surveillants formés.
Leur infirmerie doit être dotée des médicaments et un personnel suffisant pour les soins de ces enfants : l’hôpital est à 6 km et ce centre n’a pas de véhicule.
Le chef de cette délégation a apprécié les conditions de détention de ces mineurs malgré quelques défis qui seront présentés aux décideurs dans un rapport afin d’améliorer les conditions de détention.