Fermeture de certaines unités de production de l’huile de palme, lutte contre l’érosion, etc. Des actions menées pour protéger le lac Tanganyika.
«Actuellement, tous les déchets organiques solides sont traités sur place. Ils ne sont plus déversés dans les rivières pour éviter que cela finisse dans le lac Tanganyika », affirme Anicet, un des propriétaires d’une unité de transformation d’huile de palme, à Rumonge.
Désormais, toute unité doit se doter d’un système de traitement des déchets. Ce père de quatre enfants indique que trois ou quatre fosses interconnectées à l’aide des tuyaux sont creusées. Après l’extraction de l’huile, décrit-il, les déchets solides et liquides se dirigent vers la première fosse. « Après un certain temps, les déchets liquides seront séparés des déchets solides. Ces derniers deviennent du fumier tandis que d’autres s’infiltrent dans le sol au fil du temps». Il assure que cette nouvelle technique a un double avantage : « Elle nous permet de protéger notre lac et d’avoir des fertilisants organiques.»
Le respect de l’article 5 du Code de l’Eau du 26 mars 2012 est devenu une condition sine qua non pour toute installation d’une unité de transformation d’huile de palme.
I.K., propriétaire d’une unité de fabrication d’huile de palme aux environs de la rivière Rugata, à Minago, souligne que toutes les ‘’usines’’ sont désormais installées au moins à 25 m des rivières. « Celles qui étaient près des rivières, dépourvues du nouveau système de traitement de déchets, ont été fermées ».
Implication de l’administration
D’après Ferdinand Niyokindi, conseiller technique de l’administrateur de Rumonge, il a été démontré que les unités de transformation d’’huile de palme polluent le lac. « Ainsi, un contrôle régulier s’y fait pour vérifier si leurs activités se conforment aux normes environnementales requises». Il cite, entre autres, l’installation d’un système de traitement des déchets, l’emplacement de l’usine par rapport aux affluents du lac Tanganyika, etc. M.Niyokindi signale que plusieurs petites unités artisanales de transformation d’huile de palme hors normes ont été fermées.
Et d’annoncer une série d’autres actions en cours pour préserver ce patrimoine : la protection des montagnes surplombant ce lac, le traçage des courbes de niveau et la plantation des arbres et herbes fixatrices.
« Des travaux de collecte des immondices déposés ici et là ou emportés par les eaux pluviales sont aussi régulièrement organisés. Rassemblés, ils sont par après mis au feu».
Cet administratif évoque aussi la plantation des arbres et d’autres herbes tout le long du lac, l’interdiction de la lessive dans le lac, l’installation des latrines et douches sur les plages de pêche. « Une façon d’éviter que les riverains ou les pêcheurs continuent de se soulager dans le lac ».
Alors que la jacinthe d’eau tente de reconquérir ce lac, M.Niyokindi signale que des travaux d’enlèvement de cette plante envahissante y sont organisés.
L’administration communale s’efforce également d’installer des dépotoirs appropriés. « Cela nous permettrait de mieux gérer les déchets ménagers qui constituent une autre menace pour notre lac».