La pollution du lac, les techniques de pêche archaïques ou prohibées, le manque de recherches sont les grands défis qui minent le secteur de la pêche. Les intervenants demandent la tenue urgente des Etats généraux de la pêche au Burundi pour pallier ces défis.
Des lamentations fusent de partout pour indiquer que la prise du poisson va en decrescendo depuis plus d’une année, et les conséquences commencent à se manifester. Des quantités de tonnes de poissons pêchées chaque année vont en diminuant, ce qui inquiète les consommateurs, les pêcheurs et les commerçants de poissons. Des consommateurs indiquent que le prix du poisson a doublé sur le marché ces dernières années, certains pêcheurs ont enregistré des pertes et ont abandonné cette activité. Les commerçants disent que le poisson est devenu une denrée rare au Burundi. Pour certains, une certaine quantité de poisson consommé au Burundi provient de la Tanzanie, de la République démocratique du Congo et de la Zambie. Tous les intervenants dans ce domaine appellent le ministère ayant la pêche dans ses attributions d’organiser les états généraux de la pêche au Burundi pour se pencher sur les multiples défis qui minent ce secteur. A leur issue, des recommandations et des décisions seront prises.
Des avancées… Et des défis
Un combat sans merci de la pollution du lac Tanganyika doit être engagé car, selon eux, le lac est devenu une poubelle flottante où les déchets de toutes sortes sont déversés au vu et au su de tout le monde.
Les déchets provenant de plusieurs usines et autres unités de transformation se déversent dans le lac par les différentes rivières ainsi que toute l’érosion provenant des montagnes nues qui surplombent le lac Tanganyika.
La pêche illégale qui continue à se pratiquer ainsi que les techniques archaïques de pêche devraient être abordées au cours de cette réunion.
La loi régissant la pêche au Burundi doit être vulgarisée, respectée et amendée. Ils déplorent les nombreux cas d’accidents qui surviennent souvent dans le lac Tanganyika emportant la vie des pêcheurs suite au manque de gilets de sauvetage et des unités spécialisées de secours.
Gabriel Butoyi, président de la fédération des pêcheurs, salue des avancées enregistrées dans le secteur de la pêche notamment la promulgation de la loi qui régit la pêche au Burundi, le combat conjoint de la pêche illégale au sein des pays qui se partagent le lac Tanganyika et l’enregistrement des unités de pêche dans les différents lacs du Burundi.
Il précise que la croissance du poisson du lac Tanganyika est pour bientôt grâce à l’appui des partenaires car les installations sont déjà en place dans la localité de Rutumo en commune de Rumonge. D’après lui, certains défis restent à relever dont la lutte contre la corruption et l’intensification de la recherche dans le secteur de la pêche.
Signalons qu’environ 20 mille ménages vivent de la pêche au Burundi.