Les pêcheurs se plaignent d’une insécurité qui prévaut dans les eaux du lac Tanganyika. 20 moteurs à pirogues et autres matériels de pêche ont été volés depuis le début de cette année par des groupes d’hommes armés. La marine burundaise est interpellée pour combattre ces vols.
Ces vols à mains armées s’opèrent dans les eaux du lac Tanganyika pendant la nuit, surtout du côté des communes de Rumonge et Nyanza-lac. C’est ce qu’indiquent les pêcheurs rencontrés sur les différents ports de pêche de ces deux communes. Selon eux, ces vols sont opérés par un groupe de trois à quatre personnes armées se déplaçant dans une petite pirogue.
Elles braquent leur fusil sur les pêcheurs et s’emparent automatiquement des machines à moteur et d’autres matériels de pêche dont des filets de pêche, l’essence, même les téléphones portables. Cependant, aucune personne n’est arrêtée pour des raisons d’enquête et en plus de cela il n’y a aucune trace du matériel volé. Ces pêcheurs indiquent que la situation est préoccupante car 20 moteurs à pirogues sont déjà volés dans les eaux du lac Tanganyika depuis le début de cette année 2019. Ils demandent à la marine burundaise ainsi qu’à la police de collaborer étroitement avec la population pour juguler ces cas de vols. Sinon, c’est une forme de piraterie qui est en train de se développer si rien n’est fait pour démanteler ce réseau de malfaiteurs qui opèrent en toute impunité.
Renforcer la collaboration
Gabriel Butoyi, président de la fédération des pêcheurs du Burundi confirme ces informations. Il dit que des réunions vont être organisées où tous les intervenants seront conviés afin d’arrêter ensemble des stratégies pour endiguer ce phénomène. Il lance un appel à la population et surtout aux pêcheurs de collaborer avec la marine burundaise et la police pour dénoncer les auteurs et les complices de ces vols à mains armées. Il précise que ces vols refont surface après qu’ils ont été combattus les années dernières grâce à la collaboration avec la marine de République démocratique du Congo et la marine de la Tanzanie.
Gabriel Butoyi précise que souvent ces moteurs à pirogue volés et autres matériels ont été saisis en RDC où des voleurs burundais collaborent avec Congolais ou Tanzaniens. Ces moteurs à pirogues sont souvent démontés et on vend les pièces. Il propose qu’il y ait un système d’alerte rapide afin que les pêcheurs puissent aviser la marine dès qu’un vol se passe.
Certains pêcheurs ne savent à quel saint se vouer car ils indiquent contacter des crédits à la banque pour acheter ce matériel de pêche et demandent aux sociétés d’assurance de s’intéresser à ce secteur de la pêche qui fait vivres environs 20 mille familles au Burundi.
Signalons que beaucoup de marchandises passent par le port de Dar-es-Salaam et transitent par le port de Kigoma et empruntent le lac Tanganyika pour arriver à Bujumbura.