La province de Rumonge compte aujourd’hui 7 centres de formation professionnelle, ils sont confrontés à un manque de matériel et du personnel qualifié. Les parents demandent la tenue des Etats généraux de l’enseignement professionnel.
Selon Adrien Sabushimike, directeur provincial de l’enseignement à Rumonge, les 7 centres d’enseignement des métiers dont 4 C.F.P à Minago, à Gatete, à Mugara et à Rumonge tournent au ralenti.
Seuls les centres se trouvant dans la ville de Rumonge et de Gatete ont bénéficié d’un appui de la Coopération technique belge (CTB). Bien qu’il y ait un engouement pour ces centres, indique Sabushimike, les effectifs d’élèves souhaités ne sont pas encore atteints.
Parmi les défis à relever figure l’actualisation des programmes. «Il y a de nouvelles sections qui sont introduites dans ces centres de formation professionnelle», déplore-t-il.
«Il n’y a pas d’orientation des élèves dans ces centres, ceux qui désirent suivre une filière donnée se font inscrire», fait remarquer le directeur provincial de l’enseignement à Rumonge.
Thierry Bizoza est un jeune homme nouvellement inscrit au C.F.P de Gatete. Il raconte : «J’ai décidé de suivre cette formation professionnelle parce que le nombre de chômeurs et de désœuvrés ne cessent d’augmenter. Il faut que je puisse me débrouiller à la fin de la formation».
Cet élève de même que ses camarades de classe demandent au gouvernement de moderniser les infrastructures et de diversifier les filières pour qu’il y ait plus de débouchés.
La majorité des jeunes préfèrent s’orienter vers l’informatique, l’électricité industrielle, la télécommunication, l’hôtellerie et le tourisme et semblent ne pas être intéressés par les métiers comme la maçonnerie, la couture et la menuiserie.
Le directeur provincial de l’enseignement à Rumonge appelle le gouvernement et les autres partenaires à accompagner les lauréats de ces centres de formation professionnelle en leur octroyant des kits de matériel de démarrage dans la vie active.
Il faut repenser la formation professionnelle
Certains parents rencontrés demandent que les Etats généraux de la formation professionnelle soient vite organisés pour trouver des solutions aux nombreux défis auxquels ce secteur est confronté.
Ils indiquent que la formation professionnelle a été laissée à elle-même pendant plusieurs années. «Il est grand temps de relever ce secteur, qui pour le moment occupe pas mal de jeunes qui ne veulent plus suivre l’enseignement général. Le gouvernement devra injecter beaucoup de ressources, les différents partenaires devraient orienter leur appui dans ce secteur», plaident-ils.
Certains observateurs indiquent qu’il est rare aujourd’hui de trouver sur place de bons maçons, de bons électriciens, des plombiers efficaces, des mécaniciens expérimentés, de bons géomètres ou des conducteurs des travaux sur certains chantiers. Actuellement, s’indignent-ils, plusieurs entreprises doivent faire recours aux techniciens étrangers comme des Ougandais.
«Il y a l’urgence de réactualiser les programmes de formation dans ces centres compte tenu des besoins sur le marché du travail qui s’agrandit à toute la sous-région», appellent ces observateurs.