Une vingtaine de rapatriés burundais venus du camp de Mutabira occupent les salles de classe de l’école primaire de Gatete en commune de Rumonge depuis le 24 novembre.
Pascal Sinarinzi, directeur de l’école primaire de Gatete, indique qu’une vingtaine de rapatriés répartis en trois familles en provenance du camp de Mutabila (Tanzanie) occupent certaines salles de classe de cette école.
Il demande aux autorités administratives de les installer ailleurs pour permettre aux écoliers de poursuivre les cours.
Gérard Ndikumana, administrateur, affirme que ces rapatriés seront installés dans le centre d’hébergement temporaire de Karagara, destiné à accueillir les rapatriés sans adresse et sans référence.
Des heurts entre rapatriés et résidents
Nahson Nzokirantevye, 73 ans, précise qu’ils ne veulent plus être d’éternels réfugiés ou déplacés dans leur propre pays. D’après lui, ces rapatriés comptent aller s’installer dans leurs propriétés d’origine sous des tentes.
Certaines sources de Gatete craignent que ces familles risquent d’entrer en conflit avec celles qui occupent leurs terres depuis 1972.
Sadoc Niyokindi, président de la ligue Iteka en commune de Rumonge, dit que des heurts entre rapatriés et résidents ont été observés ces derniers jours sur les collines de Busebwa, Mugara et Mutambara en zone de Gatete. Il interpelle les autorités communales de tenir des réunions de sensibilisation à l’endroit des résidents et des rapatriés afin d’entretenir une paix sociale.
Le camp de Mutabila, qui comptait plus de 35.000 réfugiés, sera fermé au 31 décembre de cette année. Les rapatriés indiquent que leurs enfants auront de la peine à bien suivre les cours au Burundi car les écoles de Mutabila ont été fermées depuis 2007. La province de Bururi va accueillir plus de 35 mille rapatriés de Mutabila dont 90% en commune de Rumonge. Des problèmes de réintégration se posent avec acuité surtout au niveau de l’accès à la terre, au logement et aux soins de santé.