Faute de bulletins scolaires et de documents de rapatriement, des dizaines de ces enfants n’ont pas encore eu de places dans les écoles. Les associations qui défendent leurs droits lancent un cri d’alarme.
Ce sont surtout des enfants des familles qui se sont rapatriées spontanément des villages et du camp de réfugiés Burundais de Lusenda en République démocratique du Congo ces derniers mois. Ils avaient fui pour la plupart les violences de 2015. Selon leurs parents, ils n’ont pas été facilités par le HCR en se rapatriant mais ont décidé volontairement de regagner le bercail en traversant le lac Tanganyika par pirogue. A leur arrivée, ils n’ont pas été enregistrés comme rapatriés. Ils n’ont donc aucun document attestant qu’ils se sont rapatriés mais les autorités administratives à la base savent bien qu’ils avaient pris le chemin de l’exil en 2015, précisent les mêmes sources.
Les parents demandent que le droit à l’éducation soit garanti pour tout enfant burundais. Ils supplient les responsables scolaires d’inscrire leurs enfants dans différentes écoles car ils ont déjà perdu trois semaines de cours. Selon eux, le droit à l’éducation est garanti par la constitution burundaise et se trouve dans les textes internationaux que le Burundi a ratifiés.
Contacté, Adrien Sabushimike, directeur provincial de l’enseignement (DPE) en province de Rumonge indique qu’il est difficile d’affirmer que ces enfants sont des élèves rapatriés car ils ne sont en possession d’aucun document.
Ils n’ont pas de bulletins attestant leur niveau d’étude ainsi que le document de rapatriement délivrés par les services habilités. Il souligne que leur nombre exact n’est pas connu jusqu’ici. « On ne peut inscrire un élève nouveau dans une école sans présentation d’un document scolaire. » Il demande aux parents d’approcher les services chargés de délivrer les attestations de rapatriement pour essayer de résoudre ce problème
Nécessité de collaboration
Les associations de défense des droits de l’enfant sont unanimes à ce sujet. Elles demandent aux autorités scolaires et administratives de collaborer avec le HCR pour trouver une solution. « En collaborant, ils pourront savoir si tel ou tel enfant était à l’école et son niveau de formation et ils pourront savoir si réellement ces enfants se sont rapatriés. » D’après eux, il y a risque que d’autres enfants ne puissent pas se rapatrier si ceux-ci ne sont pas casés dans les écoles. Ces élèves rapatriés ont besoin d’être soutenus et encouragés dans leur scolarisation.
Signalons que les Burundais qui sont en train de se rapatrier évoquent aussi le problème d’accès à la santé et au logement surtout que pour certains ils ont trouvé leurs maisons détruites. D’autres évoquent des cas d’intimidation de la part de certains administratifs à la base qui leur demandent les raisons qui les ont poussés à prendre fuite.