La Direction générale des ressources en eau et assainissement en collaboration avec l’Office de l’huile de palme du Burundi (OHP) ont commencé à appliquer le code de l’eau en infligeant des amendes aux propriétaires d’unités d’extraction d’huile de palme qui polluent les eaux du Tanganyika. Ces usiniers réclament une large vulgarisation du code de l’eau.
« Chaque pollueur versera dans les caisses de l’Etat une somme de 50.000 Fbu et c’est l’Office burundais des recettes (OBR) qui va percevoir ce montant », indique Emmanuel Ndorimana, Directeur général des ressources en eau et assainissement au sein du ministère ayant l’environnement dans ses attributions.
Après plusieurs campagnes de sensibilisation à l’intention des usiniers et des transformateurs de l’huile de palme en commune de Rumonge, les deux institutions ont procédé mardi 11 juin à un rappel à l’ordre de ceux qui continuent à polluer.
Jean de Dieu Mutabazi, Directeur général de l’OHP, a précisé que la commune de Rumonge compte 785 unités de transformation de l’huile de palme. Selon lui, 206 unités polluent toujours les eaux du lac. Il a souligné que plus d’une dizaine d’unités en faute ont été visitées afin d’infliger les amendes adéquates.
Un encadrement technique est nécessaire
Audace Nsabiyumva, propriétaire d’une unité d’extraction d’huile de palme sur la rivière Ruzibazi, demande un encadrement technique afin de savoir comment traiter les déchets qui proviennent de son unité pour éviter la pollution. Il demande aux institutions financières de soutenir ce secteur de transformation afin de se doter d’unités semi-industrielles.
Quant à Bertin Nzocumugani, un usinier de Cabara, commune Rumonge, il estime que le nouveau code de l’eau doit être largement diffusé à l’intention de la population. Il demande que ce code s’applique à d’autres personnes qui polluent le lac comme ceux qui détiennent des industries dont les déchets ou les eaux usées ne sont pas traités.
Un pêcheur qui a requis l’anonymat a indiqué que le poisson se raréfie dans le lac Tanganyika à cause notamment de ces déchets qui proviennent des unités de transformation de l’huile de palme.