Située sur les bords du lac Tanganyika, Rumonge va célébrer ses cent cinquante ans. Mais ce sera dans une ambiance morose : manque d’eau potable et d’infrastructures sociales dont une décharge publique, des quartiers non viabilisés et non éclairés.
<doc3030|left>Créée en 1862, la ville de Rumonge ne s’est pas pour autant développée. Les habitants estiment que les massacres de 1972 en sont la cause principale. Aujourd’hui, cette ville connaît une pression démographique : la population est estimée à plus de 80.000 habitants, mais les infrastructures ne suivent pas.
Baudouin Bagorikunda, un habitant de cette ville, parle d’un manque criant d’eau potable : « La population nantie achète de l’eau, la moins nantie se rabat sur les eaux du lac Tanganyika. D’où des épidémies récurrentes comme le choléra. » D’après lui, certains quartiers ne sont ni viabilisés ni éclairés et la ville n’a pas de décharges publiques. Il demande aux services de l’’urbanisme de penser à aménager cette ville et de protéger le lac Tanganyika dont les constructions atteignent la rive.
Pourtant, Rumonge avait des potentialités
Mossi Munyanga, une femme qui habite cette ville depuis plus d’un demi-siècle, indique que Rumonge a plusieurs atouts pour se développer. Elle cite sa position géographique sur le lac Tanganyika qui faciliterait ainsi la communication et le commerce avec les pays voisins comme la RDC et la Tanzanie. Elle parle aussi du port moderne en construction et des belles plages qui peuvent attirer les touristes.
Elle aimerait la voir jumelée avec autre ville d’Europe ou d’Amérique. L’administrateur communal de Rumonge, Gérard Ndikumana, indique que la commune est en train de voir comment protéger les ravins qui menacent cette ville dont une dizaine de maisons se sont déjà écroulées.
Il est à signaler que le conseil communal de Rumonge a mis sur pied une commission chargée de préparer la célébration du cent-cinquantenaire de la ville.