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Rumonge : bras de fer à Mbuga, autour du stade académique

05/05/2013 Commentaires fermés sur Rumonge : bras de fer à Mbuga, autour du stade académique

Les habitants de Mbuga exigent que le ministère de l’aménagement du territoire reconnaisse que les terres autour du stade académique de Rumonge leur appartiennent avant toute topographie. Celui-ci se refuse à tout commentaire.

<doc4320|left>François Marabe, président du comité des propriétaires des terres de Mbuga est formel : « Nous n’accepterons jamais que ce ministère établisse une topographie et un traçage des routes aux alentours de ce stade avant de reconnaître que ces huit hectares nous appartiennent. »

Secteur Mwange en zone Mbuga, à 6 kilomètres du chef-lieu de la commune Rumonge. Les travaux de construction du stade académique de Rumonge sont avancés. Il pourrait être présenté parmi les œuvres du cinquantenaire, au mois de juillet. Pourtant, le morale n’est pas au beau fixe chez les habitants de Mwange. Ils se plaignent de n’avoir pas été indemnisés.

Pire encore, selon eux, l’administration et le ministère de l’aménagement du territoire voudraient établir une topographie qui couvrirait et leurs terres et les terres domaniales. « S’ils y arrivent, nous ne pourrons plus rien réclamer », martèle François Marabe, tout en affirmant leur détermination à s’opposer à cette volonté du ministère.

La genèse du problème

L’affaire remonte à 2009. Le président de la République obtient un terrain où il commence la construction du stade. L’espace s’étend sur plus de 8 hectares. Les habitants crient à une spoliation. Ils accusent Saleh Cimanimpaye, alors député du Cndd-Fdd, d’avoir empoché leurs indemnités.

Dans la foulée, ils apprennent qu’un quartier haut standing va être érigé aux alentours du stade. Ce qui implique que toutes les personnes vivant sur place doivent dégager. L’administration communale leur demande de quitter les lieux pour une prochaine viabilisation. Certains sont même emprisonnés, le 3 août 2011.

Le 10 février 2012, après plusieurs tractations, une délégation du ministère de l aménagement du territoire rencontre les représentants de ces habitants. Ceux-ci exigent qu’il y ait des négociations devant aboutir à un accord de partage des terres avant toute viabilisation.

Les deux parties se conviennent de mettre en place un comité tripartite de 20 membres pour liquider cette question. « Le ministre nous a assurés qu’aussitôt la mise sur pied de ce comité, ces négociations commenceront », se rappelle François Marabe.

« Même le président a reconnu que ce sont nos terres… »

Mais actuellement le discours est tout autre. Le 22 mai 2012, une délégation du ministère de l’aménagement du territoire, accompagnée des policiers a voulu procéder à la topographie. « Un certain Omer, l’un des membres du comité tripartite, a brandi un document attestant qu’il y a un groupe de gens de Mwange qui s’oppose à nos revendications dont Saleh Cimanimpaye », se souvient toujours François Marabe. Et d’ajouter que ces habitants s’y sont opposés, malgré des intimidations.

D’après lui, même le président de la République est convaincu que son stade a été érigé sur leurs terres. Pour preuve, avance-t-il, le chef de l’Etat a visité, le 19 avril dernier, ledit stade et aurait recommandé aux habitants trouvés sur place de construire des maisons en briques afin de bénéficier des tôles. Et de renchérir : « Il est revenu, le 17 mai 2012, et a demandé à Ernest Nzeyimana, chef du secteur Mwange, pourquoi la population n’a pas encore commencé la construction de ces maisons. »

« Ces gens font un amalgame…. »

Faux, rétorque Gérard Ndikumana, administrateur communal de Rumonge. D’après lui, le comité représentant les propriétaires de Mbuga n’a pas bien compris les propos du président. Selon lui, ce dernier a demandé à la population, qui se trouve de l’autre côté de la route, d’ériger des maisons et non pas à ceux qui sont proches du stade. « C’est un amalgame tout simplement », assure-t-il.

Le numéro un de Rumonge rappelle à ces habitants que tout développement passe, d’abord, par celui de la population. Raison pour laquelle, ils auront des parcelles, aussitôt la viabilisation terminée. Seulement prévient-il, tout dépendra des frais de viabilisation. Quant à ceux qui n’auront pas de parcelle à Mbuga, ils seront probablement indemnisés.

Iwacu a contacté la direction générale de l’aménagement du territoire ainsi que Emmanuel Minani, président de la sous-commission communale au sein de la commission tripartite, sans succès. Contacté, Willy Nyamitwe, porte-parole adjoint du président de la République, nous a indiqué que le chef de l’Etat ne pouvait pas recommander à ces habitants de Mbuga de construire sur un domaine qui est encore en conflit.

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