Inefficacité de l’Agence nationale de gestion des stocks alimentaires (Anagessa), gestion des terres des paysannats qui font objet de conflits, multiplication des semences, insuffisance du personnel… Telles sont les grandes questions soulevées lors de la rencontre entre le ministre ayant l’agriculture dans ses attributions et la population de la province de Rumonge.
Lors de sa descente en province de Rumonge, le ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, Sanctus Niragira, a eu à répondre à plusieurs préoccupations des cultivateurs et des pêcheurs de cette province.
Ces derniers ont notamment soulevé le problème de manque de semences et de nourriture alors que le gouvernement avait mis en place une agence destinée à constituer des stocks alimentaires mais qui semble être non fonctionnelle.
Le ministre Sanctus Niragira a informé la population qu’effectivement l’Agence nationale de gestion des stocks alimentaires (Anagessa) est en pleine restructuration pour mieux servir. D’après lui, une loi qui va régir cette agence est en préparation et le mode de fonctionnement de cette agence va être modifié afin de satisfaire les besoins de la population burundaise. Concernant la multiplication des semences, il a indiqué que l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (Isabu) et les Bureaux provinciaux de l’environnement, de l’agriculture et l’élevage vont bientôt abriter des centres de multiplication de semences.
D’autres préoccupations soulevées
Le problème du personnel dont les agronomes et moniteurs qui partent à la retraite, qui meurent ou qui changent de fonction mais qui ne sont pas remplacés alors que c’est eux qui font l’encadrement agricole des agriculteurs pour avoir un bon rendement a été soulevé. Le ministre Niragira a fait savoir que ce problème est connu au niveau du ministère et qu’il sera résolu avec le recrutement du nouveau personnel.
La gestion des terres des paysannats qui font objet de conflit entre les autorités administratives et les anciens exploitants a été également soulevée par les agriculteurs. D’après eux, les autorités administratives considèrent que ces terres des paysannats sont des terres domaniales alors que les anciens exploitants indiquent que le code foncier attribue définitivement ces terres aux anciens exploitants.
Sur cette problématique, le ministre de l’Agriculture a fait savoir qu’une commission composée des cadres du ministère ayant l’agriculture dans ses attributions et ceux du ministère de l’Intérieur va être mise sur pied pour clarifier la gestion des 900 ha des terres des paysannats de Rumonge. Il a sollicité la collaboration des autorités administratives et des propriétaires des paysannats dans le travail de cette commission.
La population s’est aussi inquiétée de la pression de l’homme exercée sur les réserves naturelles. D’après elle, ceux qui font cette pression indiquent que leurs propriétés foncières se sont retrouvées à l’intérieur de ces réserves naturelles après la délimitation des réserves naturelles intervenue en 1986. Le ministre Niragira a mis en garde ceux qui sont en train de faire pression sur les réserves naturelles en y cultivant, en s’adonnant au braconnage ou à la coupe illicite du bois. « Ils s’exposent aux sanctions prévues par la loi. »
Quant au secteur de la pêche qui est presque délaissé et qui demande à être mieux restructuré, le ministre Niragira a promis d’effectuer une visite à Rumonge afin de passer en revue tous les problèmes qui hantent ce secteur. Il a d’ailleurs informé les pêcheurs et les consommateurs de poissons que les activités de pêche seront suspendues sur le lac du 15 mai au 15 août de cette année et leur a demandé de prendre toutes les dispositions qui s’imposent.