La rumeur sur des vaccins stérilisant continue à affoler des écoliers à Ruyigi

Au matin de ce mercredi 4 décembre, certains écoliers de l’Ecole primaire Kwisumo en commune Butezi, province Ruyigi, ont refusé de se présenter aux cours. La cause : les rumeurs sur des vaccins qui rendraient les écoliers stériles. Les responsables de l’enseignement parlent de rumeurs sans fondement.

7 heures 30. Le climat est tendu à l’Ecole primaire Kwisumo. Les écoliers refusent d’entrer dans les salles de classe. De petits groupes se forment. La directrice de l’école, Chantal Ndihokubwayo, s’inquiète. Elle se demande ce qui se passe. «Un enseignant est venu me dire que les enfants refusent d’entrer en classe à cause des rumeurs qui circulent.» Lesquels font état d’un Blanc qui va venir leur inoculer un vaccin qui rend stérile. Les enfants parlent de piqûres aux seins pour les filles et au nombril pour les garçons. La directrice essaie de les calmer. Elle donne l’exemple de ses enfants et ceux des autres enseignants qui se sont présentés. «Les enseignants ont payés de l’argent pour que leurs enfants soient épargnés.», répliquent les écoliers.

Un climat de méfiance s’installe entre les écoliers et les enseignants. Ces derniers ne peuvent passer un coup de fil sans que les enfants pensent qu’ils sont en communication avec le Blanc. Aux environs de 9 heures, le calme revient. Certains enfants acceptent, non sans crainte, d’entrer en classe : «Je ne veux pas que le muzungu me retrouve en classe », indique un jeune garçon. Il est, avec une dizaine d’autres élèves, à une centaine de mètres de l’école. D’après eux, ces rumeurs circulent dans cette localité depuis quelques jours. «Nous allons attendre pour voir comment la situation évolue.», précisent-t-ils. Même ceux qui sont en classe ne sont pas tranquilles. « A chaque bruit de voiture, ils se positionnent pour détaler comme des lapins.», souligne la directrice.

Chantal Ndihokubwayo demande aux parents d’aider à démasquer ceux qui répandent ces rumeurs qu’elle qualifie d’ignobles. «Si ça continue, nous risquons de rater les examens.» Guillaume Kwizera, directeur provincial de l’enseignement, fait savoir que ce sont des rumeurs sans fondement. «Les propagateurs de ces rumeurs veulent seulement saboter notre travail.» Il indique qu’une campagne est en cours pour rassurer les enfants. Il invite les enseignants à en faire autant avant le début des cours.

Signalons que cette panique, liée à ces rumeurs, a déjà été signalée en plusieurs endroits : E.P Dutwe en commune Ruyigi,  E.P Gatwaro en commune Bweru, à Butaganzwa et à Vumwe en commune Kinyinya.