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Ruhororo : les natifs divisés malgré leur volonté de rassurer la population

05/05/2013 Commentaires fermés sur Ruhororo : les natifs divisés malgré leur volonté de rassurer la population

Les natifs de Ruhororo vivant pour la plupart à Bujumbura, se sont rendus ce mardi 6 novembre dans leur commune après les troubles de ce dimanche entre les jeunes vivant dans le site des déplacés et les habitants des collines avoisinantes. Loin de tranquilliser cette population, ces "intellectuels" divergent sur le nœud du conflit.

<doc5930|left>« Nous demandons à l’administrateur communal de démissionner et au conseil communal de doter de la commune d’un autre administrateur impartial », mentionne un communiqué rendu public par une partie des natifs de la commune Ruhororo. C’était juste à l’issue d’une rencontre réunissant les autorités provinciales, les administratifs à la base, les représentants des déplacés et de la population avoisinante ainsi que des intellectuels, des députés, des sénateurs natifs de la région. Parmi cette élite, il y avait Mme Persille Mwidogo, première vice-présidente du Sénat.

Selon ce même communiqué, qui a requis cent et deux signatures, « la Commission Nationale Terre et autres Biens(CNTB) doit sursoir à sa politique de rapatriement forcé des déplacés intérieurs en général, et ceux de la commune Ruhororo en particulier. » Cette institution dirigée par Mgr Sérapion Bambonanire est accusée par les déplacé du site de Ruhororo d’être à la base de leurs tourments : « La problématique des déplacés de guerre dépasse le champ de compétence de la CNTB au moment où la mise en place de la Commission Vérité Réconciliation tant attendue par les Burundais et la communauté internationale devra aborder les aspects liés à la vérité sur les questions du passé », souligne le communiqué.

Loin de s’entendre sur le nœud du conflit

Selon Mme Persille Mwidogo, première vice-présidente du Sénat, c’est plutôt des personnes, qui ne sont même pas natifs de la commune Ruhororo qui viennent semer la haine entre les déplacés et la population environnante en inciter les gens à la désobéissance civile : « Ne les écoutez plus ! »
Emmanuel Habimana, directeur-adjoint de l’aéronautique, également natif de Ruhororo, n’y va pas par quatre chemins : « Ce communiqué n’engage qu’une minorité des natifs. Il est clair que son contenu est penché. Il ne plaide que pour les déplacés », déplore-t-il. Il se demande pourquoi lors de la conception et de la rédaction de ce communiqué d’autres natifs de cette commune n’ont pas été consultés.

Des propos virulents fusent

« C’est l’administrateur communal qui est l’instigateur de tous les problèmes survenus. Il faut aborder la question sans faux-fuyant. Personne n’est derrière nous pour nous donner des injonctions comme la 1ère vice-présidente du sénat veut nous le faire croire », dénonce le représentant des déplacés du site de Ruhororo. Cette déclaration ne sera applaudie que par une partie de la salle. Il s’agit de quelques déplacés présents dans la salle et de quelques intellectuels.

Les représentants de la population vivant en dehors du site qui occupaient une autre partie de la salle où se tenait cette réunion, ont poussé quelques murmures de désapprobation. Leur représentant abonde dans le même sens que la 1ère vice-présidente du Sénat : « Le grand problème que nous avons, ce sont des personnes qui ne sont même pas de notre commune, qui viennent semer le trouble », signale-t-il. Avant de conclure : « Que ces déplacés regagnent leur terres, pour libérer les nôtres. D’ailleurs la plupart d’entre eux ne sont pas de cette commune ».

Même si les propos échangés étaient virulents, la réunion s’est plutôt terminée sur un propos rassembleur du gouverneur de province de Ngozi, Claude Nahayo : « Ne vous y trompez pas, votre ennemi n’est pas un Hutu ou un Tutsi. C’est la pauvreté, la famine qui vous guettent tous », a-t-il déclaré. Avant qu’Eustache Ntagahoraho, commissaire régional de la police n’avertisse : « Aujourd’hui, nous sommes ici pour conseiller et tempérer. Si vous récidivez ou recommencez les mêmes histoires, la police ne viendra que pour faire son travail ».
Les participants ont profité de l’occasion pour visiter ensemble les maisonnettes démolies et les champs de bananeraies détruits. Un gâchis.

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