Des moniteurs agricoles de la Cogerco ont brûlé, mercredi 11 avril 2012, des cultures se trouvant dans les champs de coton de la population à Rukana 2. Ceux-ci demandent d’être indemnisés. L’administration les soutient.
<doc3739|left>Vallée de Mbanzamiduha au secteur Rukana, à quelques kilomètres du chef-lieu de la commune Rugombo. La consternation est totale chez plus de 500 familles après que des agents de la Cogerco aient détruit leurs cultures. Très en colère, Etienne Ntacoripfa (50 ans) lâche : « Même en cas de non respect des contrats qui nous lient avec la compagnie de gérance du coton(Cogerco), ses moniteurs agricoles auraient dû nous faire payer une amende et non pas brûler nos cultures. Ceci est un crime. »
L’affaire remonte au 11 avril 2012. Dix moniteurs agricoles, Mathieu Bidahana, chef de la région ouest et Arthémon Ntirandekura, directeur agronomique, tous de la Cogerco, pulvérisent les cultures de haricots, arachides et autres à l’aide d’un herbicide dans les champs des habitants de Rukana2. Ils les accusent d’avoir planté ces cultures à côté du coton alors que cette compagnie l’interdit formellement.
Pour F.D., un autre habitant de Rukana, même si cette pratique passe mal auprès de la Cogerco, elle existe depuis longtemps: « Nous avons toujours réservé un petit espace pour d’autres cultures comme le haricot et le maïs en attendant que le coton pousse. » Plus grave, selon lui, quatre moniteurs agricoles y possèdent aussi des champs de coton dans lesquels ils ont, comme eux, planté le maïs mais ils ne les ont pas brûlés.
« Le gouvernement doit nous indemniser »
Actuellement, ces habitants demandent au gouvernement d’évaluer les dégâts et de les indemniser. Sinon, prévient Jean-Claude Ndereyimana (65 ans) cultivateur de Rukana, ils ne planteront plus le coton et ces moniteurs courent un danger d’être lynchés par ces habitants en colère.
Des sources de Rugombo affirment que depuis une semaine, ces moniteurs agricoles ont peur de circuler dans le secteur Rukana 2. Ils auraient même peur d’assurer leurs activités quotidiennes de suivi de la culture du coton. Ces mêmes sources affirment qu’actuellement, ils demandent une protection policière pour se rendre à Rukana 2.
Béatrice Kaderi, administrateur communal de Rugombo n’y va pas par quatre chemins. Elle estime que la colère de ses administrés est légitime : « Je n’arrive pas encore comprendre comment des gens sains d’esprit en sont arrivés à cet acte. » Selon elle, ces agents de la Cogerco auraient dû passer par l’administration avant de brûler ces cultures. Pour elle, ils ont outrepassé leur compétence. Une source policière affirme par ailleurs que le jour de la destruction, les agents de la Cogerco ont sollicité l’aide de la police, qui a refusé.
Iwacu a essayé de joindre sans succès les responsables de la Cogerco pour qu’ils s’expriment sur cette affaire.