Jules Nkunzimana se dit ‘pasteur de l’Eglise de Dieu’. L’une de ses particularités : on prêche en plein air, à l’ombre d’un grand manguier… « comme au temps de Jésus ». Car, affirme M. Nkunzimana, la construction d’une église est contraire aux enseignements bibliques.
<doc3175|left>Les adeptes de cette l’église, pour le moment implantée dans le secteur Munyika I, se rassemblent pour la prière chaque samedi. Des haut-parleurs sont installés dans les branches du manguier qui fait office du lieu du culte : « La parole de Dieu venue d’en haut permet de renforcer la foi », souligne un des croyants.
Les fidèles installent leurs bancs, juste devant le pasteur. Il y en a même qui sont assis à même le sol pour suivre le sermon du jour. Mais au passage d’un groupe de gens, d’un véhicule ou d’un troupeau de vaches, les fidèles deviennent infidèles et le pasteur semble prêcher dans le désert.
Une vie austère
Cette « Eglise » encourage ses adeptes à être végétariens : la viande, le poisson, les œufs, tout cela leur est interdit dans cette communauté qui existe depuis 10 ans, selon Jules Nkunzimana, qui souligne un brin triste que « les adeptes ne sont pas nombreux ». Elle est contre les cérémonies de deuil, notamment de lever de deuil. Après l’enterrement d’un membre, chaque personne vaque à ses activités comme si de rien n’était. L’argent collecté lors des séances de prière est destiné à la construction des maisons pour les veuves, les orphelins et d’autres personnes vulnérables. Mais, curieusement, les représentants de cette « Eglise » sont restés muets quant au nombre de maisons déjà construites, ni d’ailleurs leur emplacement.
Selon Firmin Habumuremyi, conseiller principal de l’administrateur de la commune de Rugombo en province Cibitoke, il faut une certaine réglementation de l’implantation de toutes ces nouvelles églises et surtout il faut être vigilant quant aux enseignements qu’elles diffusent : « Il y en a qui ne sont là que pour soutirer de l’argent à la population et la distraire », constate cet administratif.