Vendredi 27 décembre 2024

Environnement

Rues pavées à Bujumbura : des caniveaux déjà bouchés

26/07/2013 6

Certains axes routiers des communes urbaines du nord de Bujumbura ont été pavés, il y a deux ans. Mais depuis, la plupart des caniveaux sont bouchés par des déchets de toutes sortes. L’administration est en train d’aménager des dépotoirs pour pallier ce problème.

Un caniveau complètement bouché à la 11ème avenue au quartier Songa en commune urbaine de Kamenge ©Iwacu

Alexis Nyabenda, habitant au quartier Songa à la 11ème avenue en commune urbaine de Kamenge, ne mâche pas ses mots : « Notre avenue a été pavée il y a seulement un an et le caniveau est déjà bouché car l’entretien ne suit pas. » Sur place, des déchets de toutes sortes jonchent le caniveau. On y trouve des sacs plastiques, des restes de nourriture, de la boue et des eaux nauséabondes.
Pourtant, selon ce père de trois enfants, chaque ménage est appelée à payer 30 mille Fbu pour la salubrité des lieux. Il indique que la population essaie d’enlever ces déchets, chaque samedi, pendant les heures des travaux communautaires, mais ne sait où les déposer : « La plupart les déposent au bord de la route et le vent les remet dans les caniveaux quelques jours après. »

Cet argent est destiné à l’entretien de ces routes

Même constat en commune urbaine de Kinama où des déchets enlevés de ces caniveaux jonchent souvent les murs de différentes parcelles. Pour R.M., rencontré au quartier Ngozi, si une politique claire de collecte de ces déchets n’est pas mise sur pied rapidement, la population reste exposée au risque de maladie comme la malaria, la diarrhée ou le choléra.
Oscar Ntirandekura, chef du quartier Twinyoni, considère que ceux qui invoquent la cotisation de 30 mille Fbu et pensent qu’elle est destinée à entretenir les caniveaux font erreur : « Cet argent est destiné à entretenir ces routes pavées car souvent, à cause de la pluie, l’eau déborde et emporte le sable, laissant les pierres à découvert. »

De surcroît, le chef de quartier indique que cette cotisation n’a pas encore été totalement versée par tous les ménages car la collecte n’est qu’à 37% des recettes escomptées. D’après lui, il y en a qui ne comprennent pas ce projet et ne veulent pas payer. Les autres refusent de payer, arguant que leurs avenues n’ont pas été pavées. Pour les contraindre à payer ces cotisations, l’octroi de tout document administratif (différentes attestations, transaction en cas de vente ou d’achat d’une parcelle…) est conditionné, depuis février de cette année, au versement de cette cotisation. « Une amende de 5000 Fbu a été fixée depuis début février 2013 pour les récalcitrants. »

Une contribution de 1.000 Fbu pour dégager ces déchets

En attendant des solutions durables, Gaston Ntahomvukiye, chargé de collecter la contribution du programme pavage en commune urbaine de Kinama, fait savoir qu’un chantier pilote a été mis sur pied au quartier Muyinga pour collecter tous les déchets et les déposer dans un dépotoir situé à la première avenue de ce quartier, près du bureau communal. « Chaque ménage payera 1.000 Fbu par mois et 500 Fbu pour un célibataire. »
Une équipe de collecteur, explique Gaston Ntahomvukiye, fera du porte à porte, chaque semaine, pour ramasser les déchets et les déposer dans ce dépotoir et ce service sera offert gratuitement pour les deux prochaines semaines. « Après, les habitants du quartier Muyinga devront payer à l’avance », indique-t-il.
Une fois les déchets déposés dans un dépotoir, une autre équipe fera le tri des éléments non putrescibles, comme des plastiques, des autres déchets, et les recyclera pour en faire du charbon. Le projet sera aussi exécuté à Kamenge et Cibitoke.

Forum des lecteurs d'Iwacu

6 réactions
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  2. Agnès

    Cet article me fait penser au quartier Kinindo qui vient de passer une dizaine d’années en attente de pavage. Les rues sont devenues impraticables à cause du manque de conduits d’évacuation des eaux usées. L’administration justifiait cet énorme retard par le fait qu’une partie des habitants n’avait pas encore réglé les frais exigés par ménage. Mais, je ne crois pas que ce soit la véritable raison car d’autres communes ont rencontré les mêmes soucis mais ont trouvé des solutions assez rapidement. Est-ce qu’Iwacu aurait l’amabilité de faire une petite enquête là-dessus?

    Cordialement,

  3. Tiwa

    Ce chef de quartier Twinyoni n’ a pas raison: techniquement, on ne peut pas separer la route du caniveau car ce dernier est fait pour collecter et transporter l’eau venant de la route! Entretenir la route signifie entretenir son caniveau aussi. « …à cause de la pluie, l’eau déborde et emporte le sable… » . Faux, pour que l’eau deborde, c’est que les caniveaux sont pleins a plus de 100% (donc inoperationels). Si le travail de pavage a ete convenablement fait, meme avec ca, l’eau emporterait le sable comment? L’eau stagnante est peut-etre le probleme plus courant. Ubusuma n’ikinyoma bisa nuko umenga vyaratsinze!!!

    • olivier chanoine

      le débordement peut venir d’une pluie soudaine et de forte intensité (et souvent à Bujumbura, cfr devant Brarudi, devant Ex-Novotel, … et encore beaucoup d’autres endroits) mais est aussi consécutif à des déchets qui obstruent les endroits de passage, par exemple sous route. Donc la gestion des déchets est une condition pour la maintenance de la route.
      De plus l’urbanisation croissante rendant des terres absorbant de l’eau en zone imperméable « n’aide » dans l’abondance d’eau pluviale dans les caniveaux …
      Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur la gestion de l’eau à Bujumbura, voir à ce sujet le schéma directeur eaux pluviales.
      enfin le sablage d’une route pavée doit être faite tous les 2 à 5 ans …
      les 30.000 BIF demandés à chaque propriétaire sont pour l’entretien de la route et pour l’investissement dans les systèmes de collecte de déchets.
      voici donc les précisions,
      Olivier Chanoine, coordinateur du programme pavage.

  4. bwaje

    Malheureusement, le Burundi est passé directement de l’âge de la rareté à celui de la pollution; il y a encore 10 ans un sac plastique était rare et utilisé jusqu’à ce qu’ils soit en lambeaux; aujourd’hui, ils sont en libre disposition dans les boutiques; un jour il y en aura plein aussi dans les rivières, le lac…

    • Jean de Dieu

      birakwiyo ko rugo rwose rwegereye caniveau rusukura impande yarwo ataruko ayo ma caniveau azoziba hama mazi atere abantu mu mazu imvura iguye. mba mu Kamenge ariko ndavye ukuntu abantu bama basuka imicafu mumiferege, biratera isoni ahubwo bakwiye kuza babahanisha amahadabu niho bazojijuka gusukura aho baba.

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