C’est en commune Kiganda sur la colline Rubumba que se situe le site culturel et touristique, Rubumba. Se référant dans sa conception à une cour royale typique burundaise, il montre le palais royal, des objets variés utilisés chez le roi, différentes cours, les arbres de règne (Ibigabiro), … bref, c’est une photocopie conforme de toute l’architecture de l’époque royale.
<doc3394|left>De Bujumbura en allant vers Gitega, on arrive à un petit centre appelé Kururenda. C’est en commune Rutegama. On quitte le bitume pour entamer 16 kms pour arriver au centre de Rubumba. A à peu près 10 km plus loin, on bifurque vers le Lycée Kiganda pour se retrouver plus tard dans le vrai « Mugamba » avec son éternel froid qui le caractérise.
Au sommet d’une verdoyante montagne, on peut balayer d’une vue panoramique toute la région de Muramvya. Avec une petite descende d’au moins 5minutes, on est sur le site de Rubumba.
Un patrimoine culturel et historique
Il rappelle, à première vue, la résidence royale telle qu’on l’imaginait à travers tous ces cours d’Histoire sur la monarchie burundaise qu’on apprenait à l’école comme des mythes.
Selon Thaddée Nduwimana, un gardien de la tradition de la place, la résidence royale est composée de trois huttes : la principale est le palais du roi, une avant-cour (Irebe) qui conduit sur une autre à la cour de l’entrée principale (Intangaro). Sur la gauche de l’entrée principale, se situe un sanctuaire des tambours (Ingoro y’ingoma).
Une arrière-cour abritant les gens du palais comme les domestiques du roi (Abakevyi), les jeunes filles chargées d’éduquer les princes, entretenir le palais, superviser le travail des champs et de gérer les greniers (incoreke), les sentinelles, les ramasseurs de bois de chauffage (abakomacoto), …
Rubumba réunit quatre arbres de règne : celui de Mwezi Gisabo planté en 1852, celui de Mutaga Mbikije (1908), celui de Mwambutsa Bangiricenge (1915) et celui de Ntare V (1966). Des arbres d’intronisation, sacrés authentiques et vivants (Ibigabiro). Ils constituent un patrimoine culturel et historique.
Selon Helmenegilde Ndikumasabo, propriétaire et restaurateur de ce site, Rubumba est un musée servant à l’enseignement de l’histoire et du tourisme : «Ce site permet de se rappeler de tout ce qui se passait pendant l’intronisation du roi, les rites et l’aspect architectural de la résidence royale ». Il signale que ces essences sacrées sont protégées comme arbres- mémoires. Rubumba est à mi- parcourt, dit-il, de l’itinéraire de l’intronisation des rois du Burundi.
Itinéraire de l’intronisation du roi
<doc3393|right>D’après Helmenegilde Ndikumasabo, l’intronisation du nouveau roi se passait le jour de la levée de deuil du roi défunt: « C’est d’Ihangarizo (là où la famille royale passait le deuil du roi défunt) que partait le cortège vers mu Mateka au confluent de deux rivières : Mucece et Nyavyamo. Un abreuvoir (Urugomero) avait été préalablement aménagé. Les vaches longtemps tenues loin de l’abreuvoir suite au deuil s’y ruaient ».
Selon M. Ndikumasabo, après les rites d’Urugomero, le maître des cérémonies présentait le nouveau roi à la foule qui l’acclamait longuement dans la joie et l’allégresse : « Les tambours retentissaient partout dans le pays. La joie et la jouissance reprenaient », précise-t-il.
Porté par de costauds hommes du royaume, ajoute-t-il, le roi montait sur la colline Rubumba où le maître des cérémonies lui montrait tout le pays, son royaume, sa propriété. Le roi plantait alors son arbre de règne « Ikigabiro », un jeune ficus (umumanda) ou une érythrine (umurinzi).
Helmenegilde Ndikumasabo indique que le fait de planter un arbre de règne symbolisait l’accession au pouvoir, c’était le premier acte posé par le monarque et lui donnait sa légitimité.
Après la plantation de l’arbre de règne, dit-il, le cortège se rendait à Kivyeyi où un grand troupeau de vaches était offert en cadeau au nouveau roi. Ensuite, il bénissait le feu, l’eau et les semences. Le roi demeurait quelques jours à Kivyeyi avant de regagner Mbuye.
