La dernière conférence animée par des associations de la société civile sur la « vie chère » s’est tenue malgré l’opposition du maire de la ville. C’est un véritable camouflet envers le très zélé Maître Evrard Giswaswa.
C’est aussi une démonstration publique du dysfonctionnement à la mairie de Bujumbura où ordres et contrordres se télescopent allègrement. De la part d’un maire, homme de droit de surcroît, disons-le, la situation frise le ridicule, et c’est un euphémisme. Malgré une certaine passion que l’on pouvait remarquer dans certaines interventions, les débats, parfois vifs, n’ont donné à aucune empoignade.
Autre échec pour le maire. En effet, des débordements auraient justifié l’attitude anti-démocratique du maire. La société civile et les Burundais viennent de donner une leçon magistrale de maturité. Sous d’autres cieux un camouflet pareil vaut démission, mais ne rêvons pas…
Laissons Maître Evrard sur sa mairie perché et parlons un peu de cette nouvelle loi sur la presse, préparée en catimini. Et il y a de quoi ! Elle est tellement liberticide que celle qui nous régissait jusque-là.
Les jours à venir seront très difficiles pour tous les professionnels des médias. Avec cette loi, nous connaîtrons les privations, voire la prison, c’est imparable. Mais c’est quand même incroyable : la loi à venir est plus contraignante que celle qui était en cours pendant les années de guerre. Et pourtant, on nous serine que le Burundi est en paix… Il ne nous reste qu’une voie : la résistance. Par tous les moyens. Nous n’avons pas le choix.