Deux ans après la disparition de ce journaliste du Groupe de Presse Iwacu, Reporters sans frontières lance une pétition. Cette organisation appelle les autorités burundaises à ouvrir une enquête indépendante sur ce dossier. Un cas devenu emblématique.
Jean Bigirimana qui était également collaborateur d’Infos Grands Lacs a été vu pour la dernière fois à Bugarama dans la commune de Muramvya. C’est à plus ou moins 40 km de la capitale Bujumbura, selon plusieurs témoins, dans un pick-up aux vitres teintés.
Une enquête spontanée initiée par ses collègues a permis la découverte de deux corps dans une rivière proche de là où ce reporter aurait été vu pour la dernière fois.
Malheureusement, les deux corps ont été enterrés à la hâte par les autorités locales sans qu’aucune identification ne puisse être faite. «La lumière doit être faite sur ce qui est arrivé à Jean», insiste Reporters sans frontières. Une demande d’un test ADN est restée sans réponse.
Cette organisation de défense de la liberté d’expression et d’information indique que le Burundi traverse depuis avril 2015 une crise politique qui a vu la fermeture de médias et des attaques contre les journalistes. «Pourtant, avant la crise, le Burundi était un modèle de pluralisme médiatique et de professionnalisme des journalistes pour toute la région».
RSF rappelle que le Burundi a perdu 11 places en 2015, dégringolant ainsi à la 156ème position sur 180 pays au classement de la liberté de la presse établi par cet organe. Il occupe aujourd’hui la 159ème place au niveau mondial.