Dans son communiqué publié ce vendredi 5 juin, Reporters Sans Frontières se dit consternée par le jugement rendu par la Cour d’Appel de Ntahangwa à l’encontre des quatre journalistes d’Iwacu. RSF demande au candidat élu, Evariste Ndayishimiye, d’agir contre la répression des journalistes.
« Ce délibéré est aussi consternant qu’effrayant », s’indigne Arnaud Froger, responsable du Bureau Afrique de Reporters Sans Frontières, dans un communiqué publié par l’organisation ce vendredi 5 juin.
Et de souligner l’impact que le jugement rendu par la Cour d’Appel de Ntahangwa fait peser sur la liberté de l’information. « Ce délibéré ne repose sur aucun élément sérieux et fait peser sur les journalistes souhaitant couvrir un sujet d’actualité incontournable la menace d’une longue peine de prison ».
Il parle d’une « journée noire pour la presse burundaise » avant de demander au candidat élu, Evariste Ndayishimiye du parti Cndd-Fdd, de mettre fin à cette politique de répression des journalistes « en commençant par faire libérer ces quatre journalistes qui n’ont rien à faire en prison ».
Enfin, RSF n’oublie pas de rappeler que le Burundi occupe la 160ème place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse établi par cette organisation en 2020.
Ce vendredi 5 juin, à la suite de l’appel au jugement rendu le 30 janvier par le Tribunal de Grande Instance de Bubanza, la Cour d’Appel de Ntahangwa a confirmé le verdict rendu par cette cour de justice à l’encontre d’Agnès Ndirubusa, Térence Mpozenzi, Christine Kamikazi et Egide Harerimana : 2 ans et 6 mois d’emprisonnement et une amende d’un million de francs burundais chacun.
Le 21 février, à la suite du jugement rendu le 30 janvier par le Tribunal de Grande Instance de Bubanza, les avocats des quatre professionnels des médias avaient interjeté appel.
Rappelons que les quatre journalistes d’Iwacu ont été interpellés le 22 octobre dernier dans la province Bubanza dans le cadre d’un reportage suite à des affrontements signalés dans la commune Musigati. Ils sont actuellement détenus à la prison de cette même province depuis maintenant 228 jours.