Bob Rugurika et Bonfils Niyongere, respectivement rédacteur en chef et journaliste à la Radio Publique Africaine, ont passé 10 heures d’interrogatoire au parquet général de la République en Mairie de Bujumbura, ce 14 novembre.
<doc1997|left>Le premier est accusé de tapage nocturne, pour avoir toqué à la porte du directeur adjoint de la Régie des Œuvres Universitaires (ROU) dans la soirée de ce 6 novembre. Il cherchait des informations. Le second d’avoir organisé des réunions dans le but de troubler l’ordre public, d’inciter à la violence et d’entrave judiciaire (dissimulation des preuves qui attestent que des réunions ont été tenues).
A 9h30, Bonfils Niyongere est le premier à être interrogé dans le bureau n°5 du magistrat instructeur Benoît Bankinyakamwe. Il est accompagné des avocats de la RPA, maîtres Gabriel Sinarinzi et Jean-Bosco Ngendakubwayo.
Plusieurs journalistes des différents médias, gouvernemental et privés, sont présents pour soutenir leurs confrères. Vers 14h, fatigué, Bonfils Niyongere sort du bureau et le magistrat instructeur demande à Bob Rurugurika de l’attendre, le temps de faire sa pause. Une heure après, il l’appelle dans le même bureau.
Certains représentants des associations de la société civile étaient venus soutenir les journalistes : les présidents de l’ACAT (Lutte contre la torture), de l’Olucome (Lutte contre les malversations économiques) et de l’OAG (Observatoire de l’Action Gouvernementale). 18h30, c’est la fin de l’interrogatoire.
Maître Gabriel Sinarinzi trouve que ses clients sont accusés d’un fait mineur. « Ils n’ont même pas pu donner des preuves accusatrices », s’étonne-t-il. Le prochain rendez-vous est pour ce 18 novembre, et le magistrat instructeur demande aux deux accusés de revenir avec leurs témoins à décharge. L’avocat de la RPA fait savoir qu’une plainte vient d’être déposée au parquet près la Cours d’appel de Bujumbura, contre ceux qui ont séquestré et volé les téléphones de Bonfils Niyongere.
Rappelons brièvement les faits du 6 novembre
Bonfils Niyongere raconte qu’il venait d’une messe pour rendre visite à un ami dans les enceintes de l’Université du Lac Tanganyika: « Quelques minutes après, Jean-Claude Ndayikengurukiye, directeur adjoint de la ROU chargé de la sécurité (OPP2) est arrivé, en tenue civile et un pistolet à la main. »
Il affirme qu’il a été séquestré et que ses deux téléphones ont été saisis par l’OPP2 Jean-Claude Ndayikengurukiye, alias Mushinge. Son rédacteur en chef est immédiatement arrivé sur les lieux.