Les travaux de reconstruction de la route de contournement qui part du rond-point Iwabonabantu jusqu’à Mont Sion Gikungu ont été suspendus. La route est impraticable à certains endroits. Les usagers et les riverains de cette route se lamentent. Ils réclament la reprise des travaux.
La route de contournement qui part de la route nationale (RN1) au niveau du rond-point Iwabanabantu jusqu’à Mont Sion Gikungu est longue d’à peu près 5km. Elle traverse les quartiers Winterekwa, Nyabagere, Muyaga, Gihosha rural et Gikungu rural de la zone Gihosha, commune Ntahangwa, au nord de la ville de Bujumbura.
Depuis quelques jours, des travaux de reconstruction de cette route ont été subitement arrêtés. La circulation est difficile sur cette route en terre battue.
Mardi 4 avril. Il est 8h. Nous sommes sur ladite route dans le quartier Winterekwa. Les gens empruntent cette route vers différents lieux. D’autres vaquent à leurs activités aux bords de la route. Le petit commerce y est exercé.
Le tronçon qui part du rond-point Iwabonabantu jusqu’au pont Cari est déjà terminé. Elle est longue d’à peu près 500m. Elle est en bon état. Les conducteurs de taxi vélos et taxis motos y roulent à grande vitesse.
Nous traversons le pont Cari. C’est dans le quartier Nyabagere. Le calvaire commence. Des tas de latérites et de carrières jonchent la route en reconstruction. On patauge.
L’appareil photo est sortie pour la prise de quelques photos. Cela attire l’attention des passants et des riverains de la route. « Il va vendre les photos aux bailleurs de fonds. Ils vont nous envoyer de l’argent pour reprendre les travaux de reconstruction de cette route », murmurent certains passants rencontrés sur la route.
La circulation est difficile
Quand il pleut, c’est le parcours du combattant pour traverser cette route. « Je viens de faire 20 minutes pour sur une distance de 500m », se lamente N.K., un élève qui se rend à l’école. Et d’ajouter que les passants sont souvent éclaboussés par les conducteurs de taxis motos.
« On ne peut pas marcher rapidement sur cette route. Elle est boueuse à cause de ces tas de latérites qui ne sont pas encore compactés », se plaint Emelyne se rendant au travail en ayant enlevé ses chaussures.
« Vous voyez que les dalles ne sont pas encore posées. Les caniveaux ne sont pas encore construits. Nous garons nos véhicules au bord de la route. Qu’on reprenne les travaux pour qu’on ait accès à nos habitations. Je paie 5000BIF chaque nuit pour un veilleur », se désole un habitant du quartier Nyabagere.
Interrogé sur la cause de l’arrêt des travaux, certains invoquent la rupture de stocks au niveau des matériaux qui sont importés. D’autres soupçonnent un bras de fer qui opposerait l’Agence routière du Burundi (ARB) et certains riverains de la route. Ces derniers ont construit dans l’emprise de la route. Ils craignent pour la démolition de leurs maisons.
Cap sur le quartier Muyaga
Les travaux de construction du pont reliant le quartier Nyabagere au quartier Muyaga ont été achevés. Véhicules et passants le traversent aisément. Les usagers poussent un ouf de soulagement. Cependant, se désolent-ils, les latérites entassées sur la route dans le quartier Muyaga gênent la circulation.
A peine, quelques jours après le début des travaux sur ce tronçon qui part du pont Nyabagere jusqu’au pont Kamenge reliant le quartier Muyaga au quartier Gihosha rural, lesdits travaux ont été arrêtés.
La route est dans un piteux état. Ce tronçon est submergé, suite aux pluies des derniers jours. A certains endroits, la route est coupée. Les véhicules sont bloqués dans les habitations. Les riverains s’inquiètent et demandent la reprise des travaux.
« Suite à la suspension des travaux de construction de cette route de contournement, les caniveaux sont bouchés. Les eaux de ruissellement érodent la route », alerte un habitant dont la maison se trouve à proximité de la route.
La direction de l’ARB tranquillise
« Je ne dirais pas que les travaux sont au ralenti parce que dans les travaux routiers, il y a des paramètres. Pour le moment on est en train de faire la reconstruction d’un pont », explique Sylvestre Nsanzerugeze, directeur général de l’ARB.
Il signale qu’ils ont terminé une partie de la route qui part du rond-point jusqu’au pont Nyabagere.
Par ailleurs, fait savoir M. Nsanzerugeze, sur un autre tronçon, il y a un problème d’expropriation. Selon lui, les études qui ont été faites ont montré que la route devrait être une autoroute. Mais il déplore que la population a construit dans l’emprise de cette route.
Pour le moment, tient-il à préciser, des entretiens sont en train d’être menés avec ceux qui ont construit dans l’emprise de cette route pour qu’on puisse construire la route sans problème. « Il n’y a pas d’autre défi d’ordre technique hormis que certains fournisseurs de matériaux argumentent qu’ils ont un problème de carburant pour pouvoir nous approvisionner. Mais cet argument n’est pas fondé parce que pour le moment le carburant est partout » ; a-t-il tenu à rassurer.