« Que la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH), le gouvernement, les autorités policières et judiciaires fassent tout pour que les assassins de Chantal Ngendakumana soient appréhendés, jugés et punis », souhaitent les membres de Rotary Club Bujumbura Ingoma.
<doc4025|left>Ils ont rendu visite, ce jeudi 17 mai, à la famille éprouvée, en commune Kabezi, colline Binengwa, province de Bujumbura dit rural.
D’après Emmanuel Ndamwumvaneza, président de Rotary Club Bujumbura Ingoma, le cas de Chantal Ngendakumana devrait servir d’exemple. Car, explique-t-il, les enfants albinos sont nos enfants. «On ne choisit pas de naître albinos. On ne choisit pas non plus sa couleur ou la famille dans laquelle on naît.», indique-t-il.
Son souhait est que l’assassinat de Chantal Ngendakumana soit un point de départ pour que justice soit faite définitivement pour tous les albinos tués. Cela permettra, indique-t-il, d’éviter qu’ils soient pourchassés.
M. Ndamwumvaneza demande à la CNIDH de faire sien ce cas et de porter plainte. Il souligne que cette Commission a le devoir de défendre tous les citoyens. Il interpelle les autorités, de la base au sommet, les représentants du peuple, la police et la justice pour qu’ils luttent contre cette barbarie.
Emmanuel Ndamwumvaneza se demande comment les autorités pourront-elles prétendre faire justice à plus de 8 millions de Burundais au moment où moins de 1000 albinos, dans tout le pays, ne sont pas en sécurité.
D’après lui, c’est le devoir de l’Etat et des autorités judiciaires d’assurer la sécurité de ces albinos. Si d’aventure les autorités judiciaires ne se manifestent pas pour ouvrir un dossier sur ce cas, il précise qu’il existe, aujourd’hui, d’autres voies pour que justice puisse être faite. Car, martèle-t-il, chaque assassinat d’un albinos constitue un crime contre l’humanité. Il y a donc, poursuit-il, des tribunaux spéciaux qui peuvent être saisis et qui peuvent statuer sur ces crimes.
Il mentionne, par ailleurs, que leur organisation est prête à aider l’association des albinos et la famille éprouvée pour qu’un dossier sur cet assassinat soit ouvert au Parquet.
« Soyez toujours à nos côtés»
Au nom de la famille éprouvée, Gabriel Kaburundi indique qu’après l’assassinat de Chantal Ngendakumana, la peur règne dans la famille.
Il mentionne que dans cette commune de Kabezi des rumeurs liées à la superstition circulent. Il signale que d’autres personnes pourraient être tuées.
Il s’agit, d’après lui, des célibataires âgés, des hommes ayant une calvitie, etc. D’où l’appel lancé aux autorités et à la police, présente à l’occasion, de doubler d’efforts pour protéger ces personnes. Il demande aux autres associations et au gouvernement d’être aux côtés de la famille éprouvée.
Pour Anicet Bangirinama, vice-président de l’Association Sans Frontières, la richesse ne vient pas des tueries, des vols ou de la superstition. « C’est un don divin et le résultat du travail ».
Il s’insurge contre le silence affiché par les autorités face à ces tueries. Néanmoins, il tranquillise les autres albinos et demande à tout le monde de s’impliquer pour lutter contre ces assassinats liées à la superstition.
Des gerbes de fleurs ont été déposées sur la tombe de Chantal Ngendakumana, construite derrière la maison familiale. Des paniers remplis de nourriture, de fruits et même de la bière ont été apportés à cette famille, en signe de solidarité et de soutien moral.