Un conducteur de taxi-vélo a été tué ce mardi 5 février par un policier. C’était vers 14 heures, sur l’avenue Muyinga tout près du chef-lieu de la zone Rohero en mairie de Bujumbura.
Les témoins rencontrés sur place indiquent que ce taxi vélo a été arrêté par deux policiers en tenue civile. Ceux-ci étaient accompagnés par trois autres policiers armés. «Ils se sont présentés comme de simples clients.» Quand le taxi vélo s’est arrêté, les deux policiers ont saisi son vélo en lui signifiant qu’il a violé le périmètre réservé aux taxis-vélos.
Après deux minutes de discussions, racontent-t-ils, d’autres conducteurs de taxis-vélos sont intervenus pour soutenir leur collègue. Ils ont récupéré le son vélo saisi. D’après lui, le forcing des taxis-vélos a frustré les deux policiers. «Un d’entre eux a demandé à ses collègues armés de tirer sur le conducteur de taxi vélo et celui-ci a été mortellement touché dans le dos.»
Un autre conducteur de taxi vélo croisé sur les lieux dénonce la brutalité et le harcèlement des policiers. «Ils nous arrêtent tout le temps pour nous demander de l’argent. Ils exigent souvent deux à cinq mille BIF pour la restitution du vélo saisi. Sinon, ils embarquent le vélo vers un endroit inconnu.»
Parfois, soutient-il, les policiers saisissent leurs vélos même quand ils sont en ordre. Il demande au ministère de la Sécurité de les laisser travailler tranquillement.
Pour évacuer le corps du conducteur du taxi-vélo, la police a dû faire reculer ses collègues qui tentaient de bloquer l’ambulance.
Contacté, Pierre Nkurikiye, porte-parole du ministère de la Sécurité Publique s’est refusé à tout commentaire. Il fait savoir qu’il ne donne pas des informations aux journalistes du Groupe de presse Iwacu.
Le policier auteur de ce meurtre a été emmené au bureau de la zone Rohero.