Mardi 05 novembre 2024

Société

Robe de mariée : Style ou respect du rite religieux ?

02/09/2021 2
Robe de mariée : Style ou respect du rite religieux ?
Le genre de robe de mariée qui n’est pas la bienvenue à l’église.

Ces derniers temps, certaines jeunes mariées portent des robes « osées ». Pour des religieux et certaines personnes, c’est une honte. D’autres jugent ce débat inutile.

Samedi 21 août, il est 13h30 à la cathédrale Regina Mundi. Neuf couples sont devant le prêtre pour être bénis avant d’entrer dans la maison de Dieu.

Toutes les jeunes mariées portent des robes blanches habituelles de mariage. Elles portent toutes le voile. Pour trois d’entre elles, la robe exhibe le haut du dos. Elles attirent tous les regards. Mais les voiles couvrent un peu le dos bien qu’ils soient transparents.

15h30 au Jardin public en zone Rohero, un couple tout fraîchement marié est en train de se prendre en photos, assis sur une chaise. Le dos de la jeune mariée est à moitié nu. Elle porte une décolletée. Les deux époux s’embrassent sur le front, les lèvres… sur proposition du photographe et du cameraman. Tous les membres supérieurs ne sont pas couverts. Le voile est déposé sur la chaise à côté.

Non loin de ce couple, un autre. Le dos de l’épouse est plus ou moins couvert par la robe. Le tissu qui couvre le dos est transparent. La robe est décolletée.

Toujours au Jardin public, vers 16h45, les jeunes mariés viennent nombreux pour immortaliser cette journée spéciale. Un jeune couple attend les preneurs d’image. La robe de l’épouse balaie le sol. Le dos est à moitié nu. Tous les bras ne sont pas couverts. La robe est aussi légèrement décolletée. Toute la partie du buste à partir des seins n’est pas couverte.

Vers 17 heures, un autre couple débarque. Le caractère « osé » est plus remarquable. Sa robe exhibe la moitié de ses cuisses. La jambe droite est à découvert tandis que la partie qui couvre la moitié de la cuisse et la jambe gauche est transparente. Le dos est à moitié nu aussi. Quand son époux soulève la partie pendante de la robe, les cuisses sont presque à découvert totalement.

Compréhensions et incompréhensions…

« Je pense que celle-là n’est pas passée devant un pasteur », commente un jeune homme. « Ce sont les nouveautés de 2021 », ironise une autre jeune mère sur les lieux.

Pour A.A, 28 ans, de telles robes n’ont rien d’anormal. « Chacun a le droit de porter une robe qui lui va bien ». Et de se demander : « Si moi je porte un vêtement, pourquoi tu me juges? Vous lancez un débat intitule », précise-t-il.

Pour un autre jeune, porter une robe « osée » n’a pas de sens. Le mariage est une cérémonie importante dans la vie d’une personne. Porter une robe correcte est nécessaire. Il confie qu’à son église, il arrive que des robes qui exhibent des parties du corps soient refusées.

L.S., la cinquantaine et père de famille, regrette que certaines jeunes mariées aient tendance à montrer les parties qui devraient être cachées. Pour lui, cela indispose la belle famille et ces parties devraient être conservées pour celui auquel elles sont réservées.

Pour Francine, une jeune maman qui est allée faire vérifier sa robe avant son mariage, cela ne la gêne pas du tout. « Je comprends, il y a des cas où la jeune mariée vient presque nue de façon que le sein soit en l’air. C’est honteux».

Critiques sévères

Un prêtre de la paroisse Mont Sion s’insurge contre les nouvelles mariées qui portent des robes « très inconcevables ». « Si je regarde l’habillement des filles d’aujourd’hui le jour du mariage, c’est inquiétant. Elles sont nues », a regretté Abbé Dieudonné Nibizi sur la page Facebook de la paroisse Mont Sion de Gikungu, jeudi 12 août 2021. Pour lui, c’est honteux de voir la poitrine qu’elle gardait couverte avant le jour du mariage. Il déplore le fait que le dos et la poitrine puissent être à découvert le jour de la plus grande fête d’une personne. « La honte se lit sur les visages car réellement les parties qui étaient cachées sont visibles ».

Selon ce prêtre, les marraines essaient d’ajuster les robes pour couvrir les parties qui devraient être cachées sans pouvoir y arriver. Il conseille aux jeunes mariées de respecter au moins Dieu. « Personne ne va à la cour nue, une Burundaise ne se déplace pas dos nu », insiste Abbé Nibizi.

Il trouve par ailleurs judicieux que ces jeunes mariées qui portent des robes « couvrant le sol au lieu du corps » soient empêchées d’entrer dans l’église.

Eglise du Bon Berger où on vérifie si la robe de mariée est convenable avant le mariage.

Préoccupation partagée par l’Eglise du Bon Berger. Elle a l’habitude de vérifier si les robes des mariées sont convenables avant le mariage. Jean Claude, diacre à cette église, affirme qu’il y a une personne chargée de contrôler si tout le haut du dos est bien habillé pour éviter que la mariée soit à l’origine de la distraction des personnes. « L’on vérifie aussi que la robe de mariée n’est pas trop collée au corps. Elle risquerait de se déchirer et d’indisposer les gens».

Jean-Claude indique ne pas comprendre pourquoi une chrétienne normalement bien vêtue dans d’autres événements, comme le jour de la dot, soit mal vêtue le jour de son mariage. Pour lui, celles qui portent des vêtements inconvenables imitent des stars. « Ce n’est pas nous d’imiter le monde, mais c’est plutôt lui qui devrait nous imiter».

Quelques commentaires sur le post de l’Abbé Dieudonné Nibizi

A.A. : « Sérieusement Dieudonné Nibizi, est-ce que c’est cela qui te fait trébucher? Tu trouves que le changement dont la société burundaise a besoin est d’abandonner la robe décolletée en arrière?E.C. : « Le choix est personnel. Et d’ailleurs c’est une atteinte à la vie privée des gens. »

A.I. : «Si j’en avais le droit, je ne permettrais pas qu’une personne en vêtement inconvenable entre à l’église le jour du mariage. »

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. Pablo

    Le Burundi n’est pas l’Afghanistan abakobwa bacu bareke bibere sexies

    • Le Burundi n’est pas réellement l’Afghanistan!
      Abakobwa bacu bakwiye kuba sexies nk’ ABARUNDIKAZI!!!!

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Enrôlement des électeurs. Entre fatalisme et pessimisme

Alea jacta, les dés sont jetés. La période d’enrôlement qui avait officiellement commencé le 22 octobre a pris fin ce 31 octobre. Se faire enrôler est un devoir hautement civique et citoyen en vue de reconduire ou renouveler la classe (…)

Online Users

Total 3 893 users online