Deux agents de la RNP accusés d’avoir détourné des fonds, réclament à la direction générale la restitution des montants qu’ils ont versés sur ordre du directeur général. Celui-ci rétorque qu’il s’agit d’une flagrance.
Raïssa Akimana et Yvonne Bacinoni, deux agents de la Régie Nationale des Postes (RNP) ont été contraints par Benjamin Niyokindi, directeur général de la RNP, à verser respectivement 5.370.000 Fbu et 8.127.500 Fbu sur le compte de la RNP.
Les faits se sont passés le 31 mai 2017. Les deux agents sont convoqués par la direction. Benjamin Niyokindi les accuse sans ambages d’avoir détourné l’argent lors des transferts des fonds à l’intérieur du pays. Il les somme de payer sur le champ sous peine d’aller en prison. « Comme elle a un bébé, elle a eu peur d’être emprisonnée », soutient une parenté.
Raïssa Akimana fait appel à ses proches et verse sur le compte de la RNP les 5.370.000 Fbu.
Yvonne Bacinoni dit qu’elle n’a pas d’argent. Elle sera conduite par un agent des renseignements dans les bureaux du SNR où elle passera plus ou moins une semaine avant de verser, à son tour, la somme dont elle est accusée d’avoir détourné.
Pour Me Gérard Havyarimana, avocat de Raïssa Akimana et Yvonne Bacinoni, ces accusations n’ont aucun fondement ni administratif ni financier. « C’est de l’arbitraire. » Et de demander à la direction générale de la RNP de rembourser ses clients. Sinon, menace-t-il, il va saisir la justice.
Côté RNP, l’on persiste et signe que ces agents sont coupables de vol d’argent et qu’il est normal qu’ils payent : « Une plainte a été d’ailleurs déposée auprès de la brigade anti-corruption par notre direction. »
Violation de la procédure?
Les faits de ces contentieux remontent au 2 et 3 septembre 2015. Raïssa Akimana est chargée d’approvisionner en fonds les bureaux de poste de Mwaro, Mugamba, Buyengero, Songa, Matana, Rutovu, Rutana, Mpinga, Kayove, Gihofi, Gitanga, Makamba, Vugizo, Mabanda, Nyanza-lac et Rumonge.
Le chef financier, son chef direct lui remet une somme d’argent et lui certifie qu’il s’agit de 20 millions de Fbu. Au cours de cette distribution des fonds, confie son avocat, elle constate qu’elle accuse un déficit de 5.370.000 Fbu et s’en réfère immédiatement à son chef hiérarchique.
Ce dernier la tranquillise et lui confirme qu’elle a trouvé les fonds. Bien plus, il lui autorise d’établir un nouveau bordereau de 15 millions de Fbu en faveur du bureau de Buyengero au lieu de 20 millions, comme l’atteste le document brandit par Me Havyarimana.
Une commission d’inspecteurs fut mise sur pied pour élucider le niveau de responsabilité dans ce déficit. Ils concluent à la responsabilité de Madame Raïssa Akimana.
Celle-ci conteste le rapport des inspecteurs. La direction générale d’alors lui donne raison et nomme Sylvestre Nkurunziza et Béatrice Ntawushirintimba comme nouveaux inspecteurs. Depuis, ils n’ont toujours pas produit de rapport. Et à Me Havyarimana de martéler : « Dans la procédure normale, le directeur général de la RNP aurait attendu la production du rapport des inspecteurs nommés à cette fin et mette en exécution leurs recommandations. »
Une plainte après coup
Bien plus, s’étonne Me Havyarimana, aucune demande d’explications n’a été adressée à Raïssa Akimana pour qu’elle s’explique sur ce déficit.
Pire, relève son avocat, son chef hiérarchique l’a couverte en confirmant qu’il avait trouvé les fonds : « La preuve est l’établissement d’un nouveau bordereau de versement de 15 millions de Fbu en faveur du bureau de la poste de Buyengero. »
Et de conclure que Raïssa Akimana est en droit de réclamer les dédommagements matériels et moraux puisque les journaux en ligne et autres réseaux sociaux l’ont affiché sur la place publique comme la personne qui a mis en faillite la RNP.
Pour le cas d’Yvonne Bucumi, son avocat affirme qu’après son arrestation, son domicile a été fouillé sans mandat sur une simple injonction du directeur général de la RNP : « Ce qui est bizarre, c’est que la RNP a déposé une plainte contre Yvonne Bucumi au commissaire général de la brigade anti-corruption, le 1er juin, soit le lendemain de son emprisonnement. »
Tout fait invoqué après une décharge est nul…
Pire, ce dont la direction l’accuse remonte également aux envois de fonds datant de 2015. Or, s’étonne son avocat, Yvonne Bacinoni n’a jamais fait l’objet d’une demande d’explications au sujet de tous ces envois de fonds. Bien plus, elle avait été mutée au bureau des postes de la zone Kamenge. « Ces détournements se sont passés au service financier. Or lors de sa mutation, elle a fait une remise et reprise en bonne et due forme et est déchargée de tout soupçon sauf les menaces de l’autoritarisme du directeur général », martèle encore Me Havyarimana.
Et de conclure qu’en matière financière, chaque exercice est sanctionné par un bilan soutenu par des audits internes et externes : « Des commissaires aux comptes donnent décharge aux gestionnaires. Tout fait quelconque invoqué après cette décharge est nul et non avenu. »
Interrogé, Benjamin Niyokindi, directeur général de la RNP parle d’une procédure de flagrance concernant Raïssa Akimana et Yvonne Bacinoni. Concernant la demande de restituer l’argent formulée par leur avocat, M. Niyokindi rétorque qu’il a le droit de porter plainte devant les tribunaux : « La RNP a des avocats pour défendre convenablement ses intérêts. »
Rappelons qu’au cours d’une interview accordée à Iwacu mi-juin, le directeur général de la RNP avait affirmé qu’il avait encore des estimations sur ceux qui ont trempé dans ces détournements, car les enquêtes ne sont pas encore finies pour déterminer les auteurs et les sommes exactes volées : « Dès que ce travail sera achevé, des responsabilités seront dégagées et chacun aura à répondre en ce qui le concerne », avait-il déclaré.
Gacece, j’ai tente de reagir sur ta derniere sortie mais je crois que j’ete censure comme d’habitude. Tu as tres bien dit. Plus que juju.
C’est justement parce tu travaille fort et tres bien que je te recomandais des vacances bien meritees quite a nous laisser « orphelin » pendant la duree de tes vacances.
Bonnes vacances a tout le monde. Moi je m’en vais aujourd’hui a Gisuru pour une semaine.
De mon côté, je retiens seulement trois points que je trouve plus intéressants :
– Premièrement, personne ne devrait de prendre seul et/ou sur lui de l’argent qu’il n’a pas compté, recompté et sécurisé au départ. Et à l’arrivée, personne ne doit se départir d’une somme d’argent sans s’assurer que le montant déclaré sur les formulaires ou bordereaux (incluant toute copie de ces derniers) est conforme au montant réel de l’argent. Dans tous les cas, au minimum 3 signataires devraient être requis : celui qui donne la somme d’argent (n’est pas obligé de recompter puisque l’ayant compte avant), celui qui reçoit l’argent (doit recompter), et un témoin (doit recompter l’argent). Maintenant, est-ce que ces précautions ont été respectées au moment des faits? À voir comment tout le monde se lance la balle, je suis presque sûr que non!
– Deuxièmement, il y apparence (sous toutes réserves) de complicité entre Mme Akimana et son patron de l’époque, seulement si elle n’a pas inventé cette histoire de deuxième bordreau (si ce n’est pas une copie falsifiée). Pour les mêmes raisons exposées en premier, On ne signe rien sans avoir vérifié.
– Seul un juge a la compétence de déclarer quelqu’un coupable. Et la présomption d’innocence est de rigueur même quand quelqu’un est suspecté. Mais par ailleurs, le fait d’accepter de payer et de trouver une somme aussi importante d’argent aussi rapidement peut être interprété comme un aveu d’implication dans ce qui s’est passé
Et il y a effectivement vice de procédures si ces aveux ont été obtenus après tortures, menaces ou tout autre forme d’intimidation. N’oublions quand même pas que le DG de la RNP, interviewé précédemment, a dit avoir proposé des arrangements que lui-même pensait être bénéfiques pour les deux parties en litige (je m’y été opposé farouchement, vous pouvez y retourner lire mon commentaire) et que les concernés les avaient acceptés. Pourquoi avaient-ils accepté s’ils ne se reprochaient de rien?
Et je me demande pourquoi toutes ces personnes qu’on n’entendait pas auparavant viennent changer/ou nuancer ce qui avait été dit. Serait-ce parce qu’on leur chauffe le popotin? Ou se seraient-ils contenté des arrangements conclus avec leur patron s’il n’y avait pas eu cette suite?
– Troisièmement, le patron actuel (de la RNP) n’a aucun droit de s’arroger le pouvoir d’accorder des amnisties à des employés ayant commis des crimes, ni leur exiger quoi que ce soit en dehors de la justice ou d’une médiation qui sera consignée et approuvé par une autorité judiciaire. Il ne devrait pas non plus avoir le droit de les congédier sans avoir fait une enquête administrative profonde compléte qui désignerait clairement les responsables. Toutefois, il devrait avoir le droit de les suspendre avec ou sans solde pendant la durée de l’enquête.
Pour conclure, peu importe ce qui va arriver en justice avec ces personnes, il y a clairement un manquement dans les procédures suivies à la RNP. Et cette situation favorise le développement de stratagèmes pour voler et/ou détourner le bien public ou d’autrui. Il semble que cette façon de faire ait été tolérée et perpétuée depuis les anciens régimes, jusqu’à aujourd’ui. Et j’ai cette impression que ce n’est pas qu’à la RNP seulement!
Alors, vivement des inspections et des réformes de tous les services de l’État, surtout ceux qui ont un accès direct à la manipulation de l’argent comptant et des chèques et chéquiers!
Ailleurs dans le monde, les services publics et privés font appel à des compagnies comme Garda World (ils ont une agence à Nairobi) pour transporter de l’argent ou autres produits financiers. Et ils le font de façon sécuritaire, dans des véhicules blindés, avec des agents entraînés et armés. Cela n’empêche pas qu’ils soient attaqués de temps à autre, mais au moins ils donnent des garanties. C’était juste une idée parmi tant d’autres pour combattre la corruption.
NOTE DE LA REDACTION
Je partage complètement ce point de vue
Antoine Kaburahe
Gacece et juju ont peut-etre besoin de vacances car ils ont ete tres actifs ces derniers mois.
@hronecker
Content maintenant? Lisez ci dessus!
Je ne comprends comment quelqu’un peut prendre possession d’un sac d’argent destine a une autre institution sans signer les documents requis avant son depart.
C’est du DesDes pur jus. Rien a comprendre finalement pour les gens qui ne sont pas des juju.
Au Burundi, la malhonnêteté de certains dirigeants est tellement dévastatrice que les plus faibles voient leur carrière brisée pendant que des maisons à étages appartenant aux gestuionnaires de certaines entreprises ou certains services poussent comme des champignons en attendant que les services publics les louent alorsqu’ils sont construits à l’aide de l’argent détourné des caisses de l’Etat. Je prie le bon Dieu pour que la vérité éclate au grand jour pour ce cas de la poste. Si ces dames ont raison, ce Directeur Général devra répondre devant la Justice. Si celle-ci, celle qu’on connaît officiellement, ne fonctionne pas, une justice populaire devra fonctionner car trop c’est trop. En cas de culpabilité, le Directeur Général ne sera ni le premier ni le dernier. à commettre ce genre de crime, mais il pourrait inaugurer le châtiment qu’il mérite et cela donnerait une léçon aux autres. Je dis ceci en connaissance de cause car j’ai été victime d’une manipulation d’un cartel de « chefs » (pseudo-chefs en fait) et ils se la coulent douce pendant que le pays a été dévasté par l’un d’entre eux qu’ils ont décidé de soutenir contre toute logique. Soyez fortes mesdames, j’ose espérer que vous ne mentez pas.
RNP est détruite de l’intérieur. Cet avocat vient juste sauver ceux qui ne sont pas encore connus sur leurs forfaits. Ceux deux pourraient être des innocents. C’est pourquoi d’ailleurs l’avocat se sentirait à l’aise dans leur défense. Mais à l’intérieur de la RNP il y a des « insiha ». Faut encourager quiconque veut les décourager.
Nashaka kwibariza imigambwe n’umbwoka Raissa na Yvonne baturukamwo, ibindi navyo turabitohoza hanyuma. Mukoze
Bientôt on va dire à M.Niyokindi de fermer les yeux…quand les enquêtes s’approcheront d’Icare. S’il est honnête avec lui-même il démissionnera si non ubwanwa buzofuka umunwa.
Incohérence, gestion calamiteuse,
La preuve d’un Etat en faillite
Pathétique.
Les grands corrompus (de la république bananière qu’est le Burundi) ne sont pas ces pauvres hères.
Ayez le courage de vous attaquer aux oligarques qui construisent des immeubles de centaines de millions alors que leurs salaires ne dépassent pas $800.
Source de ces richesses: Corruption
Si poste gusa, izonyonyezwa « n’abizewe » ngo bayirongore….N’ahandi bizokurikira!!! Mbega aja he????????????????????
Système financer d’un pays pauvre : il faut faire des transfers directs sur les comptes au lieu de transporter des sacs de billets! None mwebwe muzotera imbere ryari atari kumesana gusa!
@Bundes
Des services/compagnies comme BitPesa (en Tanzanie) et Bitfinance (au Zimbabwe) utilisent deja la crypto-monnaie.
In East Africa, local innovators have introduced cryptocurrency systems TO SUPPORT CROSS-BORDER TRANSACTIONS, as exemplified by initiatives like BitPesa…
The collapse of his country’s (=Zimbabwe’s) formal financial system has made Bitcoin an attractive alternative. This is especially the case for ONLINE PAYMENTS, which are restricted by banks, and for REMITTANCES, which constitute the backbone of the economy…
(Voir 1. Lorenzo Floramonti. From Venezuela to Zimbabwe, Bitcoin adoption is surging- UP professor. http://www.biznews.com, 6 July 2017;
2. Crypto-monnaie. http://www.wikipedia.org).
Ivyo ni ibihendwa abana! Ko Benjamin yavuga ko hibwe 800 millions akaba aronse 13 millions ayandi nayo ni ryari?