Les pluies torrentielles survenues dans la soirée du 27 mars ont provoqué l’effondrement d’un pan de montagne sur la RN1. Ces éboulements ont bloqué cet axe au niveau de la zone Benga en commune Isare de la province Bujumbura. Des engins mécaniques sont à l’œuvre pour que cet axe soit praticable.
Ces éboulements ont emporté dans leur chute des maisons et des champs de manioc, de haricot et de palmiers à l’huile. Les habitants de la zone Benga affectés sont dans la désolation, leurs biens ont été emportés.
Il est 12h, nous sommes sur la RN1 sur la colline Benga, zone Benga en commune Isare à plus d’une douzaine de kilomètres de Bujumbura. Des camions poids lourds, des bus et des voitures en direction ou en provenance de Bujumbura attendent et au fil des heures, la file s’allonge.
Un bulldozer de l’agence routière du Burundi s’active depuis trois jours pour dégager les éboulements qui bloquent la circulation. C’est des tonnes de boue argileuse sur une centaine de mètres à déplacer.
Des pluies torrentielles qui se sont abattues sur la zone Benga, et les eaux en furie de la petite rivière Rusumo sont à la base de cette situation désastreuse.
Désolation pour les habitants de la localité
Les temps sont durs pour les habitants de cette localité de Benga, ils ont tout perdu. Certains d’entre eux ne reconnaissent plus l’emplacement de leurs maisons encore moins de leurs propriétés. Ils appellent à l’aide. « Dieu merci, quand il a plu nous étions encore au marché le soir. Si c’était la nuit, personne n’aurait survécu. Nous vivons le calvaire car nous sommes sans abris. Nous errons ici et là pour chercher, une âme charitable qui voudrait bien nous loger et nous donner un peu de nourriture. Tous nos champs ont été emportés. Nous sons démunis», déplore Joséphine Minani, désespérée.
Spéciose Bizimana peine à raconter son calvaire. « J’étais dans la maison avec mes enfants. Quand nous avons constaté ces éboulements, nous sommes sortis en courant pour nous mettre à l’abri. On n’a rien sauvé. Nous vivons dans des difficultés indicibles», se désole-t-elle.
Sylvestre Misigaro, conseiller collinaire de Benga a lui aussi été touché. De sa maison, il ne reste que des décombres. Il fait savoir que qu’en tout 12 ménages ont été touchés.
Il déplore également que personne n’ait volé à leur secours depuis la catastrophe. « Quand la gouverneure est venue constater les dégâts, elle nous a demandé de nous reloger à l’Ecofo de Benga. Mais, côté aide, rien du tout ». Il demande aux âmes charitables de leur venir en aide.
A quelques kilomètres de là, nous sommes au centre Kinama en commune Mubimbi. La même RN1 est en danger. Une partie s’est déjà effondrée. Des véhicules doivent s’arrêter, ou tout au moins ralentir afin d’éviter de tomber dans un grand ravin en pleine route.
Il y a près d’un mois, à en croire les propos de la population environnante, cette partie commençait à afficher des signes d’effondrement. « Au fil du temps, avec la pression des véhicules, la situation s’est empirée. A l’origine, des eaux de pluie en provenance des montagnes ont détruit cette partie », raconte un jeune rencontré sur place.