Désormais, il est impossible que Riziki Uwinyota (29 ans) passe tout un mois à Bujumbura. Grâce à sa voix en or, elle sillonne les pays de la communauté est africaine pour des featurings avec des grands noms de la musique, à l’instar de Nameless.
Même la diaspora burundaise de Belgique n’a pas résisté à cette voix, lorsqu’elle a été invitée Riziki pour un megaconcert à Bruxelles, dédié au cinquantenaire de l’indépendance du Burundi, en juillet 2012. L’auteur de la chanson ’’Niko zubakwa’’ (C’est comme cela qu’on fonde un foyer), sortie en 2011, vient de loin. La crise sociopolitique qui frappe le pays en 1993, la contraint à l’exil, en RDC (République démocratique du Congo). Malgré tout, la soprano dans une chorale des enfants au Sunday School à Bwiza ne se décourage pas. Elle intègre une autre chorale de l’Eglise méthodiste de Rombe, à Uvira.
Comme pour continuer à forger sa voix, cette aînée d’une famille protestante de huit enfants chante parmi les soprani de la chorale de l’Eglise Evangéliste d’Afrique Centrale (EAC), de retour dans son pays natal, en 2000. Riziki Uwinyota a 17 ans quant elle passe du religieux au profane, en cachette pour éviter la fureur de ses parents. Mais ils finiront par comprendre que leur talentueuse fille vise loin. Elle va à la conquête des scènes de plusieurs clubs de Bujumbura (Evasion, La Pirogue, Kumase, …) Des artistes burundais, à l’instar de Kaka Boney, Serges Nkurunziza et Maisha tombent sous le charme de sa voix et enregistrent des chansons avec elle.