Certains riverains de la rivière Nyabagere, zone Gihosha, commune Ntahangwa et les extracteurs de matériaux de construction se regardent en chiens de faïence. Les premiers accusent les seconds d’être à l’origine des fissures sur leurs maisons.
« L’extraction des matériaux de construction dans cette rivière fragilisent davantage ses berges. Et par conséquent, cette activité fragilise nos maisons. Ces dernières sont menacées d’écroulement », se lamente Lazare Surwavuba, un habitant du quartier Taba ayant érigé une maison tout près de la rivière.
Il épingle les extracteurs de moellon dont il accuse de faire cette activité d’une façon abusive et anarchique. « Et ils le font sous l’œil complice de l’administration à la base », se désole-t-il.
M. Ndikumana est un autre habitant du quartier Taba. Il craint pour sa maison qui présente déjà des fissures. « Hormis que les eaux de ruissellement fragilisent les berges de cette rivière, les extracteurs ajoute le drame au drame ».
Selon lui, certains extracteurs profitent de la nuit pour extraire du moellon même au-delà du périmètre qui leur est permis. Il demande aux services habilités de réglementer cette activité. « Au cas contraire, nous allons nous en prendre à ces extracteurs. Nous ne pouvons pas accepter que nos maisons s’effondrent ».
Mêmes lamentations des habitants du quartier Nyabagere riverains de cette rivière. M. Nakumuryango parle d’un danger imminent suite à cette extraction abusive. Selon lui, certaines maisons peuvent s’écrouler d’un moment à l’autre.
Le conflit risque de dégénérer
« Avant-hier soir, certains riverains et les extracteurs ont failli en venir aux mains n’eût été l’intervention d’un médiateur », témoigne un habitant du quartier Taba. Il en appelle à l’administration à la base à plus de vigilance, car, alerte-t-il, il y a un bras de fer entre ces riverains et les extracteurs de matériaux de construction.
De leur côté, certains extracteurs disent qu’ils ne peuvent pas abandonner cette activité. « C’est notre gagne-pain quotidien ». Ils estiment que c’est un alibi des gens qui ont construit hors normes.
« Certaines gens prennent des risques en construisant des maisons jusque même sur les berges de la rivière Nyabagere. Elles sont exposées au danger suite aux eaux de ruissellement provenant des montagnes surplombant la capitale de Bujumbura ». Ils interpellent plutôt les autorités habilitées d’intervenir dans les meilleurs délais pour stabiliser les rives de la Nyabagere, surtout en amont.
Contacté à ce propos, Didace Nibizi, chef de quartier Nyabagere, reconnaît que les riverains de cette rivière sont menacés et par les eaux de ruissellement mais aussi par les extracteurs des matériaux de construction qui le font anarchiquement. « Je vais réunir les deux parties pour régler ce conflit », promet-il.
Même promesse du côté de son collègue, Shabani Barankamfitiye, chef du quartier Taba. Il dit être au courant des lamentations de ces habitants. « J’envisage les rencontrer pour vider ce différend ».
« Je vais réunir les deux parties pour régler ce conflit », promet-il.
Bon courage. L’autorité administrative doit faire respecter les textes légaux en matières d’extraction des matériaux de construction dans les rivières. Si ces textes n’existent pas, le législateur doit s’impliquer. Je crains que les parties en conflit ne s’entendent pas à l’amiable.