Certains riverains de la rivière Nyabagere, zone Gihosha, commune Ntahangwa, sont dans le désarroi. Leurs maisons sont menacées d’effondrement. L’administration en appelle plutôt au respect du code de l’environnement.
« Pendant cette période pluvieuse, nous restons sur le qui-vive. A tout moment, les eaux risquent de déborder et emporter nos maisons », nous confie, jeudi 7 novembre, un habitant du quartier Muyaga ayant érigé sa maison à 5 m des berges de la rivière Nyabagere.
Le danger reste imminent pour ces habitants. Certaines personnes prennent des risques en construisant des maisons jusque même sur les berges de la rivière Nyabagere. Elles sont exposées au danger, suite aux eaux de ruissellement provenant des montagnes surplombant la capitale de Bujumbura. Ces dernières viennent avec pression et emportent tout sur leur passage, y compris les berges de cette rivière.
Certaines maisons peuvent s’écrouler d’un moment à l’autre. Certains ménages pensent déjà au déménagement.
« J’ai construit ma maison à 12 m des berges de cette rivière. Trois ans après, ma maison se trouve à 2 m. Quand il pleut, je dors la peur au ventre », raconte Juvénal, un habitant du quartier Taba. Et de prévenir : « Si rien n’est fait pour limiter l’élargissement de cette rivière, ma maison va s’écrouler.» Il interpelle les autorités habilitées d’intervenir dans les meilleurs délais pour stabiliser les rives de la Nyabagere, surtout en amont.
« Ma maison présente déjà des fissures. Je ne sais sur quel pied danser. J’ai contracté une dette pour la construire. Si elle s’écroule je ne sais où j’irai », se désole Bernard, un autre habitant du quartier Muyaga.
D’autres ignorent complètement le code de l’environnement et construisent sur les berges de cette rivière. Et pourtant, l’administration locale ne fait rien pour les en empêcher. « Avant de construire des maisons, les gens devraient respecter le code de l’environnement. L’administration locale devrait également intervenir pour faire respecter la loi », fait observer N.H., un habitant du quartier Nyabagere.
Des extracteurs du moellon sont pointés du doigt
D’autres riverains jettent le tort à ceux qui extraient les matériaux de construction dans cette rivière. Pour eux, l’extraction se fait d’une façon abusive et anarchique, ce qui rend les rives très fragiles. Ils interpellent l’administration à sensibiliser ces extracteurs au respect des normes. Contacté à ce à ce propos, Didace Nibizi, chef de quartier Nyabagere, reconnaît que les riverains de cette rivière sont guettés par les dangers en période pluvieuse. Il estime que la protection des rives de cette rivière devrait se faire d’abord en amont.
Par ailleurs, cette autorité administrative fait savoir que certains habitants ignorent la loi. « Nous essayons, autant que faire se peut, de faire respecter le code de l’environnement, mais il y en a qui font la sourde oreille ».
Du côté du ministère en charge de l’aménagement, une source sous couvert d’anonymat indique qu’on est au courant des lamentations de ces habitants. Et de promettre : « Nous sommes en contact avec différents bailleurs. D’ici peu, nous espérons avoir des fonds afin de résoudre définitivement ce problème.»