Quatre maisons déjà écroulées, vingt-deux autres menacées, tels sont les dégâts déjà constatés dès le début de la saison pluvieuse sur une distance de moins d’un km le long de la rivière Nyabagere. Les riverains lancent un cri d’alarme. Ils réclament, pour la énième fois, la protection des berges de cette rivière qui s’élargissent du jour au lendemain.
Ils sont nombreux à se lamenter et à avoir vidé les lieux. Le chiffre exact des déplacés n’est pas encore connu. Les habitants des quartiers Nyabagere et Muyaga, zone urbaine de Gihosha, commune urbaine de Ntahangwa vivant au bord de la rivière Nyabagere dorment la peur au ventre. Leurs maisons sont menacées d’effondrement.
Dans sa partie en amont, le lit de cette rivière ne cesse de s’étendre suite aux glissements de terrain. Des ravins se creusent. A certains endroits, les eaux de ruissellement ont débordé et les berges de la rivière se sont écroulées.
Les dégâts s’alourdissent du jour au lendemain. Pour certains, l’irréparable s’est déjà produit. Quatre maisons se sont déjà effondrées et vingt-deux autres sont en voie de l’être en effet si rien n’est fait pour protéger et stabiliser les berges de ce cours d’eau.
« J’avais construit ma maison à 12 m du bord de la rivière. Et voilà, au bout de cinq ans, elle s’est écroulée. Je ne sais plus sur quel pied danser. C’était mon premier logement », se lamente le prénommé Donatien, un habitant du quartier Muyaga. Déboussolé, il a déménagé et vit chez un ami.
Des efforts vains
Certains riverains ont essayé, autant que faire se peut, de protéger leurs maisons en construisant des murs en gabion ou en plantant des bambous pour stabiliser les berges de la Nyabagere, mais cela reste peine perdue.
Les eaux de ruissellement en provenance des montagnes surplombant les quartiers Nyabagere et Muyaga emmènent des alluvions et emportent tout sur leur passage. L’élargissement des berges continue. L’on craint même des pertes en vies humaines dans l’avenir.
« Suite à l’élargissement des berges, ma maison présente déjà des fissures. Les toilettes et les douches extérieures se sont déjà écroulées. Nous avons à plusieurs reprises crié au secours mais aucune voix ne veut nous entendre », s’alarme N.K, un habitant du quartier Nyabagere.
Il fait savoir que l’aménagement de la Nyabagere serait une solution efficace pour soulager les souffrances des riverains. « Que les berges de cette rivière soient stabilisées en amont comme on l’a fait en aval. Sinon, son lit va toujours s’agrandir et les berges seront fragilisées. Par conséquent, les maisons riveraines vont continuer à s’affaisser », alerte-t-il.
Les extracteurs des matériaux de construction indexés
Selon les habitants riverains de la rivière Nyabagere, l’exploitation anarchique des matériaux de construction dans cette rivière est aussi l’une des causes de l’écroulement des infrastructures. « Plus on exploite ces matériaux, plus les berges de cette rivière deviennent fragiles et finissent par s’effondrer », se plaignent-ils.
Ils lancent un cri d’alarme à l’endroit des autorités administratives pour qu’elles volent à leur secours en interdisant l’extraction anarchique et illicite des matériaux de construction opérées dans cette rivière. Ce qui pourra permettre d’éviter l’effondrement des habitations riveraines.
Malgré les lamentations des riverains de cette rivière, a-t-on constaté, certains extracteurs font la sourde oreille et continuent leurs activités. « Les extracteurs des moellons menacent ma maison. Ils ont détruit les gabions que j’avais fixés. Le danger est imminent. D’un moment à l’autre, ma maison peut s’écrouler », raconte le prénommé Emmanuel en colère. Il interpelle lui aussi l’administration pour faire cesser cette activité anarchique.
Il trouve que certains extracteurs profitent de la nuit pour extraire du moellon même au-delà du périmètre qui leur est permis.
De leur côté, certains extracteurs interrogés disent qu’ils ne peuvent pas abandonner cette activité arguant qu’il y va de leur survie.
Jet des immondices, une autre menace
Les bords de la rivière Nyabagere, a-t-on déploré, se transforment de plus en plus en dépotoir public. Des déchets ménagers et des tas de flacons en plastique flottent sur les eaux de la rivière. Quand il pleut, ces immondices et d’autres alluvions s’entassent et empêchent l’eau de couler. Par conséquent, elle envahit et endommage les maisons riveraines.
« La gestion des déchets domestiques pose problème. Nous ne savons pas les gens qui les emmènent et les jettent au bord de cette rivière », se lamentent les riverains rencontrés.
Certains ont révélé que des gens profitent de la tombée de la pluie pour déverser les déchets ménagers dans les caniveaux ou dans la rivière. D’autres les déposent pendant la nuit au bord de la rivière, ajoutent-ils.
A propos de toutes ces lamentations, un des administratifs à la base, Didace Nibizi, chef du quartier Nyabagere, a promis de faire cesser les travaux d’extraction illicite des matériaux de construction dans cette rivière. Quant au jet des immondices au bord ou dans la rivière, il interpelle ces administrés à monter la garde pour traquer ces hors- la loi.
Concernant la stabilisation de la rivière Nyabagere dans sa partie en amont, nous avons essayé de contacter le ministère qui a l’aménagement des rivières dans ses attributions mais sans succès.
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