Des gabions emportés, des berges qui continuent de s’affaisser, des constructions déjà écroulés, des familles riveraines de la rivière Gasenyi dans le quartier Gatunguru au nord de la ville de Bujumbura vivent la peur au ventre. Ils demandent la canalisation des berges de cette rivière dans les brefs délais pour éviter les dégâts de 2014.
Malgré l’affaissement des berges de cette rivière, des constructions sont en cours sur les deux rives. Dans la rivière, des orpailleurs continuent d’extraire des matériaux de construction notamment du gravier et du sable.
A 10 heures ce 14 novembre, des enfants jouent au-dessus des ravins de la rivière Gasenyi dans l’espace qui est la cour de la maison. Les parents veillent sur eux et ne cessent de les appeler à revenir à la maison. Ils ont peur que ces enfants tombent dans ces ravins. Une partie de la clôture de la maison est déjà détruite. La famille est menacée.
« Nous ne pouvons pas dormir lorsqu’il pleut dans la nuit. Nous restons en alerte à cause des risques d’inondation. Nous avons peur de faire face encore une fois aux inondations et éboulements de 2014 quand des maisons ont été détruits par cette rivière. Ce qui a causé des pertes humaines énormes », indique un habitant du quartier Gatunguru dont la clôture de sa maison a été récemment emporté par la rivière. Pendant la saison pluvieuse, ajoute-t-il, nous devons aussi garder un œil vigilant aux enfants pour qu’ils ne soient pas victimes des ruissellements.
Il regrette que la canalisation qui y a été faite n’a pas tenu longtemps. Pour lui, la menace plane toujours : « Après la canalisation de cette rivière, presque rien n’a changé. Nous étions rassurés qu’il n’y aura plus d’inondations ou d’éboulements, mais cet espoir a duré peu de temps. Certains avaient commencé à construire sur les rives. Peu après, les gabions ont été emportés et les chantiers se sont aussi écroulés ».
Pour lui, cette rivière risque de causer des dégâts des années précédentes si rien n’est fait dans l’immédiat : « Nous vivons la peur au ventre. Il ne faut pas attendre que des drames du passé se passent encore une fois pour intervenir. Plus les berges s’affaissent, plus des dégâts sont énormes ». Il exhorte le gouvernement à refaire la canalisation de cette rivière pour protéger les populations riveraines.
Contacté, le commissaire général de l’Office burundais de l’urbanisme et de l’habitat (OBUHA), Jean Pierre Gatore, indique que son institution est au courant de la situation de la rivière Gasenyi : « Nous comptons chercher un financement pour la réparation ».
Les travaux de canalisation de la rivière Gasenyi ont été effectués après les inondations de février 2014 dont le bilan a été plus de 100 morts ainsi que plusieurs maisons détruites et routes endommagées. Ils se sont étendus sur plus de 10 km, grâce à un don de plus 10 millions de dollars de l’Association Internationale de développement (IDA).