L’ONG Britannique Ripple Effect en collaboration avec la Heineken Africa Foundation a lancé le 19 octobre dans la commune Matana en province Bururi le projet sur ‘’la résilience et la prospérité des petits exploitants agricoles face au changement climatique au Burundi’’. L’administration de la province de Bururi ainsi que les bénéficiaires visent à la production agricole et à l’amélioration des conditions de vie.
Financé à hauteur de 600 mille euros par la Heineken Africa Foundation (HAF), le projet « résilience et prospérité des petits exploitants agricole face au changement climatique au Burundi » sera mis en exécution par Ripple effect pendant trois ans dans les communes Mugamba et Matana de la province de Bururi.
Ce projet s’inscrit dans la nouvelle stratégie de la Fondation Heineken Africa qui vise surtout à donner aux petits exploitants agricoles les moyens de prospérer et de renforcer leur résilience climatique grâce à l’agriculture régénératrice, a indiqué Lyria Ariella Dushime, responsable du Développement durable à la Brarudi, interlocuteur de la HAF. « Nous sommes très fiers de lancer cette nouvelle approche avec le premier projet pilote qui se déroule au Burundi ».
Le projet vise l’amélioration des revenus des agriculteurs en promouvant des pratiques agricoles saines. Il concernera 40 groupes d’agriculteurs, soit 1 000 familles qui en bénéficieront directement et plus de 20 000 autres personnes qui seront touchées indirectement. Des précisions données par Lyria Ariella Dushime. Elle souligne également que le choix des cultivateurs n’a pas été fait sur la culture de l’orge. « Pour ce projet, le choix s’est principalement basé sur les petits exploitants nécessiteux pour leur permettre d’avoir un revenu amélioré ».
Avec double objectifs principaux qui sont de renforcer les pratiques agricoles saines, résilientes aux aléas climatiques et de répartir équitablement les revenus des petits exploitants agricoles. Prosper Ndayiziga, coordinateur dudit projet, a fait savoir que le projet a été conçu pour aider les agriculteurs des communes d’interventions à pallier les problèmes liés aux aléas climatiques entraînant une faible production agricole et des revenus des ménages insuffisants.
M Ndayiziga a par la suite ajouté qu’à travers ce projet, les bénéficiaires recevront des formations sur les pratiques résilientes, sur la manière de fertiliser leurs sols très acides « Nous allons mettre en pratique l’agriculture régénératrice pouvant contribuer à augmenter la quantité des sels minéraux tels que l’azote, le phosphore, le potassium, le magnésium, le calcium…, dont les plantes ont besoin ». Et d’enchérir que le projet compte aussi donner du petit bétail (porcs et lapins) pour faciliter les participants du projet (bénéficiaires) à avoir la fumure organique ainsi que le revenu.
Notre souhait : L’appropriation de ce projet par la communauté.
Basée au Burundi depuis 2013, l’ONG Ripple effect compte étendre ses interventions sur toutes les communes de la province de Bururi, aller jusqu’à couvrir tout le territoire national, a confié Gloria Nimpundu, directrice pays de cette ONG. Et de préciser que le projet s’inscrit dans l’une des missions de Ripple Effect qui est d’aider 500 mille personnes à sortir de la pauvreté d’ici l’an 2030.
Pour y arriver, la directrice pays de ladite organisation compte sur la participation effective de toutes les parties prenantes qui sont l’administration locale et les communautés bénéficiaires. « Nous sommes convaincus que ce projet aura un impact positif et durable sur la vie des petits exploitants. Nous comptons sur l’appui et votre participation pour faire du projet une réussite ». Et d’insister que le projet ne sera durable que lorsque l’administration et les bénéficiaires se l’approprieront.
Un projet venu à point nommé, dixit les bénéficiaires
« Nos attentes sont énormes, car c’est la première fois que notre association a des partenaires qui veulent appuyer nos pratiques agricoles », a témoigné Claudine Nishishikare, originaire de la colline Ntega dans la commune de Matana. D’après elle, le projet est venu à point nommée, et elle espère acquérir de nouvelles pratiques agricoles pouvant redonner la qualité de leur sol. « En plus de cela, si nous arrivons à atteindre les objectifs de ce projet, les femmes pourront enfin retrouver leur autonomie financière », a-t-elle ajouté. Ici, elle vise beaucoup plus sur la production de la culture de l’orge.
Térence Tumanyi, de l’association Dufatanemunda, se trouvant dans la commune Mugamba, compte sur ce projet pour les aider à pailler le manque criant de semences sélectionnées, surtout les pommes de terre et le maïs ainsi que la nourriture du bétail. Des défis relevés par l’ensemble des agriculteurs.
Toutefois, ces agriculteurs bénéficiaires se sont tous engagés à partager les pratiques agricoles apprises à leurs pairs.
« La mission et les objectifs du projet correspondent avec la vision du Burundi pays émergent en 2040 et pays développé 2060 », a reconnu Annonciate Ndayikunda, conseillère juridique du gouverneur de Bururi, en remerciant Heineken Africa Foundation et l’ONG Ripple Effect pour leur initiative d’amener un projet pour encourager les efforts des agriculteurs de leur province.
Cette autorité administrative a appelé les agriculteurs bénéficiaires à s’approprier le projet et de prendre soin du bétail qu’ils ont reçu. « Ce projet est le vôtre. Veuillez suivre toutes les formations, car elles ont été amenées pour l’intérêt de vos familles. Sinon, ce sera une perte pour vos familles, mais aussi pour le pays ». Elle les a exhortés à dénoncer toute personne qui ne prendra soin des dons qu’ils auront.
La direction générale de mobilisation à l’auto développement et la vulgarisation agricole et environnementale au sein du ministère chargé de l’Agriculture a fortement salué ce projet initié par la Heineken Africa Foundation, et qui sera exécuté par Ripple effect.
« Ripple effect vient aider le ministère dans ses priorités de vouloir développer le secteur agricole et d’élevage », a salué Clément Ndikumasabo, directeur général de cette direction. Et de reconnaître les changements déjà apportés par cette ONG au sein des communautés des communes Mugamba et Matana.
M. Ndikumasabo a ensuite souligné que les interventions prioritaires du gouvernement pour développer l’agriculture comprennent la promotion de pratiques agricoles résistantes au changement climatique, telles que le tracé des courbes de niveau, la culture sous serre et la promotion de l’élevage de lapins.
Toutefois, il a réitéré l’engagement de son ministère pour rendre les résultats de ce projet effectifs. Il a également demandé à Ripple Effect d’éteindre ses interventions jusqu’à l’échelle nationale.
Avec un délai d’exécution allant jusqu’en juin 2026, le projet « résilience et prospérité des petits exploitants face au changement climatique » a pour catégories cible : 70 % de femmes, 15 % de jeunes, 4 % des personnes vivant avec handicap, 2 % des indigènes et 1 % de personnes vivant avec le VIH.