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Régulation des prix : cafouillage

05/07/2013 Commentaires fermés sur Régulation des prix : cafouillage

Les commerçants fixent les prix du sucre et de la bière comme bon leur semble. Les consommateurs assistent impuissants à cette situation et grognent au moment où le ministère du commerce ne sanctionne pas les spéculateurs …

« Les grossistes spéculent en nous livrant des produits à des prix exorbitants », se plaint une propriétaire d’un bar en commune urbaine de Bwiza. Selon cette mère, la Brarudi livre ses produits aux grossistes, mais cela n’empêche pas la pénurie : « Ils les cachent et affirment qu’ils n’ont rien reçu. » Tandis que celui qui ne les cache pas les vend au détail. « Un grossiste du quartier a acheté 700 casiers, mais il est arrivé ici avec seulement 100 casiers. Je crois qu’il vend ces produits dans les pays limitrophes », s’inquiète-t-elle. Parfois, elle peut aller chercher des boissons à Ngagara ou à Kamenge. Or, ajoute-t-elle, selon les règles de la Brarudi, un détaillant doit être servi par un grossiste de son quartier. « C’est pourquoi nous ne pouvons pas vendre la bière aux prix réglementaires. Nous ajoutons les frais payés aux transporteurs. » Ainsi, dans ce bar, la bouteille de Primus coûte 1100 Fbu au lieu de 950 Fbu, celle de bock, 1000 Fbu contre 750 Fbu, prix officiel. L’Amstel coûte 1300 Fbu au lieu de 1200 Fbu. La limonade s’achète à 500 Fbu la bouteille. Elle demande à la Brarudi de contraindre les grossistes à livrer équitablement et légalement la bière. Au moment où nous mettions sous presse, nous avons essayé de contacter le directeur commercial de la Brarudi, M. Libérat Hicintuka, mais sans succès.

« A Nyakabiga, l’administration nous perturbe »

Le gérant du dépôt de bière de Nyakabiga III jure ses grands dieux qu’il distribue correctement ses produits. Mais il parle de certains grossistes qui cachent les boissons pour les vendre au détail. Et au passage, il dénonce la complicité de l’administration de base qui s’entendent avec ces spéculateurs et menacent ceux qui sont en ordre : « Ils alignent les détaillants devant les dépôts réguliers et exigent de les servir par force alors que ceux qui cachent les boissons ne sont pas inquiétés. Pour Eric Nkurunziza, administrateur de la commune Nyakabiga, dès que les boissons arrivent dans les dépôts, l’administration contrôle rigoureusement sa distribution : « Nous mobilisons les chefs de quartiers et les policiers pour veiller à ce que soient servis d’abord les habitants de Nyakabiga. » Quant aux commerçants de sa commune qui outrepassent la loi, il demande à la population de les dénoncer pour qu’ils soient sévèrement sanctionnés.

Le prix du sucre se fixe au hasard…

Au marché central de Bujumbura, un Kg de sucre coûte entre 1700 Fbu et 2000 Fbu alors que le prix officiel de ce produit est de 1500 Fbu. Certaines alimentations de Bujumbura respectent ce prix. Mais un commerçant de ce marché dit acheter le sac de 50 kg de ce produit à 78 mille Fbu chez les grossistes alors qu’il devait coûter 65 mille Fbu. Il jette le tort à l’administration : « Je ne vois plus d’autorités qui sanctionnent les spéculateurs. » Ce sexagénaire se souvient : « Dans les années 1998, j’ai payé une amende de 20 mille Fbu pour avoir vendu 5 kg de haricot à un prix exorbitant. » Pour sa part, un grossiste du sucre affirme que la cherté du carburant influe sur la hausse du prix du sucre à cause du transport. Pourtant, selon le directeur général de la Sosumo, Audace Bukuru, le prix du kg connu est de 1500 Fbu. Il indique que l’entreprise ne compte même pas proposer de revoir à la hausse ce prix puisque la production s’accroît. Dans une conférence de presse en mai dernier, M. Bukuru appelait le ministère du commerce à jouer son rôle de régulateur pour empêcher les spéculateurs de fixer les prix à leur guise.

Et pourtant…

L’écho de M. Bukuru n’a pas eu d’effet positif. Selon Térence Nzeyimana, directeur du commerce intérieur au ministère du Commerce, même si la Sosumo et la Brarudi affirment livrer des quantités suffisantes de leurs produits, cela n’est pas évident. Pour lui, ces entreprises devraient commanditer des études pour évaluer les besoins au niveau national et dans la sous- région afin de fournir des quantités suffisantes. 1. Un dépôt de bière à Nyakabiga 2. Les plantations de canne à sucre à la Sosumo 3. Thérence Nzeyimana : « Je vais approcher la Sosumo et la Brarudi pour évaluer ensemble les besoins. »

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Certains articles du Code de commerce Article 3 : Les prix des biens, produits et services sont librement déterminés par le jeu de la concurrence. Toutefois, dans les secteurs ou les zones où la concurrence par les prix est limitée en raison de situations de monopole ou difficultés durables d’approvisionnement, des dispositions particulières peuvent réglementer les prix(…) Article 4 : L’affichage des prix, l’établissement et la remise des factures sont obligatoires. Article 6 : Afin de suivre l’évolution des prix à l’importation et au consommateur, le ministère du commerce procède régulièrement à l’enregistrement des différents éléments du prix de revient des produits importés et de ceux produits localement.

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