Malgré leur engagement lors du dernier Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Élevage (RGPHAE), des milliers d’agents recenseurs ne sont pas encore payés. Désespérés, ils ruminent leur colère. Un mois après leur mission, ces agents dénoncent l’inaction.
Après leur tâche, des milliers d’agents recenseurs ne sont pas encore rémunérés. Ces derniers accusent le Bureau Central de Recensement (BCR) qui avait pourtant salué la réussite de cette vaste opération nationale, de négligence et de non-respect de ses engagements.
« Il y a presqu’un mois, nous avons terminé le boulot. Le BCR en s’est dit satisfait de notre travail. Mais pourquoi ne pense-t-il pas aux auteurs du succès ? », se demande un agent sous anonymat.
Pour de nombreux agents, cette situation est non seulement frustrante, mais également déstabilisante.
Selon ces derniers, un grand nombre d’entre eux, avaient mis à part d’autres opportunités professionnelles pour se consacrer à cette activité nationale. Avec l’espoir d’un salaire juste à la fin du recensement, ils se retrouvent en attente désespérée d’une rémunération qui n’arrive pas.
Les agents dénoncent l’omerta des autorités face à leurs revendications. Selon eux, plusieurs promesses ont été faites, mais jamais tenues. Chaque semaine, l’attente se prolonge, avec une absence totale de la communication officielle sur ces paiements.
Nombreux sont ceux qui se sont endettés en prévision de leur rémunération, ou encore qui ont du mal à subvenir aux besoins de leur familles.
« Nous avons contracté des dettes pour louer les champs et acheter les engrais vu qu’on est dans la saison culturale. Comment l’entourage va nous prendre ? Qu’en sera-t-il si l’argent arrive trop tard ? », se lamente un agent rencontré.
Personnellement, renchérit un autre agent, je pense que c’est une exploitation pure et simple, une forme de colonisation par notre propre pays.
Les projets qui tombent à l’eau
« Parfois, on travaillait jusque tard dans la nuit vers 21h, on nous avait promis notre argent dès la remise du matériel. Imaginez-vous une activité sensée durer 42 jours et qui a pris deux mois et demi, sans même savoir de combien on va gagner », se désole une dame qui a effectué le recensement.
Un agent recenseur habitant à Bujumbura avoue avoir travaillé dans de conditions déplorables. « J’ai dû me déplacer sur une colline reculée loin du centre, dans une famille qui me logeait temporairement par manque de maisons de location ».
Sur cette colline, raconte-t-elle, il n’existe pas, même une boutique pour se procurer de quoi se mettre sous la dent, on mangeait de la patte de blé avec du manioc ou avec des graines de maïs.
Et Pour essayer de changer, poursuit-elle, on mangeait les pommes de terre. C’est vraiment de la galère qui saute aux yeux. « J’avais sur moi un nourrisson à allaiter. La seule nourriture disponible pour mon enfant c’était des biscuits durant toute la période de recensement.
Heureusement qu’il y avait du lait, mais on n’allait pas le boire tous les jours. Quand je suis revenue à la maison, on avait maigri », déplore-t-elle, visiblement éprouvée et épuisée.
Avant de commencer le dénombrement principal, les contrats de tous les agents recenseurs ont été récupérés : « Le motif était de les emmener au BCR pour les signatures et les cachets. Jusqu’aujourd’hui, nous n’avons aucune information en rapport avec ces contrats. Des doutes s’installent surtout qu’il y a ceux qui se sont retrouvés accusés à tort ou à raison de vol du matériel ».
Contacté sur ces lamentions, le porte-parole du Premier ministre a été formel : « Cette question est technique. Veuillez contacter le président du Bureau Centrale de Recensement (BCR). Le premier ministre dirige le Comité National pour l’Orientation du RGPHAE (CNOR) ».
Nous avons essayé de joindre le président du Bureau Central de Recensement mais en vain, à plusieurs reprises, son mobile a sonné, mais il n’a pas décroché. Signalons que ce processus a été ponctué d’irrégularités.
les representants de BCR ont bcp negligé ce travail tellement fatiquant qui necessite vrt bcp de concentration .Le malheur revient toujours aux peuples burundais qui attendent le changement de vision 2040_2060!!
comment est ce que les dirigeants de BCR ignolent le trail comme recensement general ??au moins ils savent les biens faits de la reussite ou de la non reussite??mais chaque ils aillent au guichet pour recuperer leur salaire!c est la honte pour le pays.
tout ce que je peux dire est que nous avons travaillé dans de très mauvaises conditions qui n’ont jamais été prises en considération.