La République démocratique du Congo a été officiellement admise dans la Communauté Est Africaine (EAC) ce 29 mars lors du 19ème sommet extraordinaire des chefs d’Etat de l’EAC, écrit The East African. Elle devient septième membre de la Communauté après le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, la Tanzanie, le Burundi et le Sud Soudan.
« Aujourd’hui, le 29 mars, est un jour historique puisque nous admettons la RDC dans l’EAC. Le Sommet a pris la décision à huis clos », a déclaré le président Kenyan Uhuru Kenyatta.
S’adressant aux chefs d’Etat de l’EAC, le président Kenyatta a souligné que l’admission de la RDC dans le bloc permettra à l’EAC d’atteindre le développement durable.
Selon le président ougandais Yoweri Museveni, l’admission de la RDC dans l’EAC est un enjeu très important pour la communauté. Et d’appeler les Etats membres à travailler pour la restauration de la paix dans l’Est du Congo.
« J’exhorte toutes les institutions de l’EAC à accélérer le processus d’admission conformément au Traité et à nos règles d’admission », a poursuivi le président rwandais Paul Kagame.
« Nous espérons que la RDC ratifiera l’admission à temps pour permettre à la Communauté de bénéficier de cette intégration », a rappelé la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan.
Pour le vice-président burundais, Prosper Bazombanza, se rassembler profitera à l’EAC pour réaliser son programme d’intégration.
La RDC avait officiellement demandé à rejoindre l’EAC en juin 2019, quelques mois après l’entrée en fonction du président Félix Tshisekedi.
Le président Tshisekedi propose la création d’une nouvelle institution au sein de l’EAC
Selon Actualité.Cd, le président congolais Félix Tshisekedi a proposé la création d’une nouvelle institution qui aura comme mission de se pencher sur l’environnement, les ressources naturelles, les mines et l’énergie. Il a suggéré que son siège soit à Kinshasa. Il a émis ce vœu lors de la 19e sommet extraordinaire des chefs d’Etat de l’EAC de ce 29 mars.
Une fois approuvée, rappelle Actualité.Cd, cette nouvelle institution s’ajoutera à d’autres institutions comme l’agence de surveillance de la sûreté et de la sécurité de l’aviation civile (CASSOA), l’autorité de la concurrence de l’Afrique de l’Est (EACA), la banque de développement de l’Afrique de l’Est (EADB), la commission de recherche en santé de l’Afrique de l’Est (EAHRC), la commission du Kiswahili (EAKC), la commission de la science et de la technologie (EASTECO), le conseil inter-universitaire pour l’Afrique de l’Est (IUCEA), la Commission du bassin du Lac Victoria (LVBC).
L’admission de la RDC à l’EAC renforcera le bloc
L’admission de la République Démocratique du Congo fera plus que doubler la superficie de l’EAC à 4,7 millions de kilomètres carrés par rapport aux 2,4 millions de kilomètres carrés de sa superficie actuelle. Sa population passera aussi de 183 à 275 millions, écrit The Citizen.
Selon ce quotidien Tanzanien, cela fera de l’EAC l’un des plus grands blocs commerciaux d’Afrique, ouvrant un corridor entre l’océan indien et la côte atlantique. Alors que l’EAC a un produit intérieur brut (PIB) combiné de 220 milliards de dollars, le PIB de la RDC est de 46 milliards de dollars.
En outre, rappelle The Citizen, il faudra donc attendre l’admission formelle qui sera effective avec le dépôt par la RDC des actes d’acceptation des conditions d’admission.
Selon ce même journal, des sources concordantes confient que le parlement de la RDC pourrait être saisi pour ratifier la décision de rejoindre le bloc. Cela pourrait prendre jusqu’à six mois, ou être fait dans les six mois suivant la déclaration officielle de ce 29 mars.
Sud Soudan : Des mésententes entre Salva Kiir et Riek Machar sur la sécurité
Les tensions s’accentuent à Juba, la capitale sud soudanaise, alors que le président Salva Kiir et son premier vice-président Riek Machar sont en désaccord sur la manière de mettre en œuvre certaines dispositions sur la sécurité nationale, comme le stipule l’accord de paix de 2018, écrit le quotidien régional The East African.
Dans la nuit du 27 mars, des forces gouvernementales ont été déployés dans les environs de la résidence de Machar alors que des mésententes entre le président et son opposant peinent à trouver une solution.
« Sans information préalable, des forces armées avec des véhicules blindés ont été déployés sur les routes menant à ma résidence. Les personnes qui voulaient me rendre visite ont été renvoyées. Les troupes ont regagné les casernes à 6 h 15 de ce lundi sans aucune explication fournie », a indiqué Machar dans un communiqué. Et d’ajouter que le déploiement des forces armées à sa résidence sape la consolidation de la paix.
Pour le premier vice-président sud soudanais, un tel acte perturbe le processus de mise en œuvre de la paix et remet en question la confiance, la réconciliation entre les peuples et le dialogue entre les parties.
« Cela a également créé des doutes au niveau national, régional et international et reflète très mal l’engagement des parties à résoudre les problèmes pacifiquement », a-t-il expliqué.
Dans un discours à la nation ce 28 mars soir, le président Salva Kiir a affirmé que le déploiement militaire à la résidence de Machar est une routine de sécurité régulière. « Il n’y a pas de problème d’insécurité. Ce qui se fait à Juba est normal, et cela pourrait aussi se passer dans d’autres pays ».
Le Soudan du Sud souffre d’une instabilité sécuritaire depuis son indépendance en 2011. L’ONU a critiqué à maintes reprises les dirigeants sud soudanais pour leur rôle dans la promotion de la violence, la répression des libertés politiques et le pillage des finances publiques.
Kenya : Les députés recommande la diffusion en direct des résultats de la présidentielle
Le comité chargé des affaires juridiques dans l’Assemblée nationale kenyane a rejeté la proposition de la Commission électorale Kenyane (IEBC) de supprimer la disposition régissant la diffusion en direct des résultats présidentiels, écrit The Star.
Ce comité demande à la Commission électorale de commencer les préparatifs pour s’assurer que les Kenyans pourront suivre les résultats en temps réel depuis les bureaux de vote.
La Commission électorale voulait supprimer l’article 39 (1G) de la loi électorale qui l’oblige à diffuser les résultats en direct.
« La commission établira un mécanisme de diffusion en direct des résultats finaux annoncés dans les bureaux de vote », a déclaré le comité parlementaire chargé des affaires juridiques dans son rapport remis mardi au Parlement.
La Commission électorale a expliqué au comité que les résultats diffusés en direct en 2017 avaient été déclarés inconstitutionnels par les tribunaux.
Le comité a soutenu que la suppression de la diffusion en direct serait une menace à la transparence dans l’annonce et la déclaration des résultats de l’élection présidentielle, confie nos confrères de The Star.
« La diffusion en direct des résultats des élections permettra de se conformer aux principes constitutionnels de transparence. Les citoyens pourront désormais comparer les résultats transmis en direct avec les résultats définitifs déclarés par la commission pour confirmer l’exactitude des résultats des élections », a précisé le comité parlementaire.
Selon le quotidien Kenyan, l’équipe de la Chambre a aussi rejeté la proposition de l’IEBC de retarder la déclaration d’un vainqueur de l’élection présidentielle avant d’obtenir les résultats de tous les 53 000 bureaux de vote.
« Le président peut déclarer un candidat vainqueur des présidentielles avant que toutes les circonscriptions aient transmis leurs résultats, si la commission est convaincue que les résultats non encore reçus n’affecteront pas le résultat final de l’élection », a recommandé le comité.
Il a également proposé que l’IEBC mette en place un système complémentaire d’identification des électeurs et de transmission des résultats des élections.
La commission électorale sera donc tenue de transmettre électroniquement et physiquement les résultats tabulés de l’élection présidentielle depuis le bureau de vote jusqu’au centre de dépouillement national.
Les élections présidentielles au Kenya sont prévues le 9 août cette année.
Ouganda : La frontière de Bunagana déclarée zone interdite aux habitants et aux refugiés
Selon The Observer, les responsables sécuritaires dans le district de Kisoro ont déclaré le poste frontalier de Bunagana situé à l’ouest de l’Ouganda une zone interdite à la fois pour les habitants et les réfugiés.
Cette déclaration a été faite alors que des combats battent le plein entre les rebelles de M23 et les forces armées de la République Démocratique Congolaise (FARDC).
Ces combats ont commencé dans les collines de Murujinga et Mukiharo-Bunagana, à trois Kilomètres de la frontière principale entre l’Ouganda et la RDC ce 28 mars.
Les combats ont forcé des milliers de ressortissants congolais des villages de Mukinga, Rubona et Tcheya à fuir vers l’Ouganda et la ville de Rutchuru en RDC, révèle le journal ougandais The Observer.
Le porte-parole de la police de la région de Kigezi, Elly Maate, a expliqué qu’avec la situation intense actuelle dans la région, les forces sécuritaires ont décidé de chasser la population des environs de la frontière pour rester dans des endroits les plus protégés. Et de poursuivre qu’il serait difficile pour les équipes de sécurité de distinguer les innocents des rebelles si l’accès n’est pas refusé.
Selon les autorités ougandaises, la zone est maintenant occupée par les forces ougandaises afin d’assurer la sécurité sur la frontière.
Le Rwanda nie toute relation avec le M23
Le Rwanda a démenti ce 29 mars des accusations émises par les autorités congolaises comme quoi les forces armées rwandaises (RDF) auraient collaboré avec les rebelles de M23 pour mener des attaques dans le district de Rutchuru, écrit le journal Igihe.
Le gouverneur rwandais de la province de l’ouest François Habitegeko a signifié que les accusations des autorités congolaises ne sont pas fondées. « Nous rejetons avec force toutes ces accusations. La RDF n’a aucune mainmise dans les attaques menées en RDC. Les noms des soldats capturés ne figurent nulle part dans les listes des forces armées rwandaises ».
Les rebelles du mouvement M23 sont accusés d’avoir mené des attaques dans la nuit du 27 au 28 mars dans les différentes localités de la province de Nord-Kivu surtout dans le territoire de Rutchuru, ce qui a provoqué des déplacements massifs de la population.
Selon le quotidien rwandais Igihe, ce mouvement aurait pris le contrôle de différentes localités, y compris la ville de Bunagana proche de la frontière avec l’Ouganda.
Dans un communiqué de ce 28 mars, l’armée congolaise a fustigé que les auteurs de ces attaques sont des soldats rwandais. Le porte-parole du gouverneur de la province du Nord-Kivu Sylvain Ekenge Efomi a fait savoir que lors des combats contre le M23 les forces armées congolaises (FARDC) ont capturé deux militaires rwandais, provenant des 65e et 402e bataillons des forces de défense rwandaises (RDF).