Lors du 20e sommet extraordinaire qui s’est tenu, ce 4 février, à Bujumbura, les chefs d’Etat membre de la communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) ont appelé à un « cessez-le-feu immédiat de toutes les parties » et un retrait de tous les groupes armés, « y compris les étrangers » dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), écrit Actualité.CD.
« Le sommet a observé que la situation sécuritaire dans l’est de la RDC est une question régionale qui ne peut être régulée durablement que par un processus politique et a souligné la nécessite d’un dialogue amélioré entre toutes les parties. Les chefs d’Etat ont ordonné que le processus politique soit renforcé et implique tous », lit-on dans le communiqué sorti après le sommet.
Selon le même communiqué, les chefs d’Etat de l’EAC ont ordonné, entre autres, un cessez-le-feu immédiat par toutes les parties, retrait incluant tous les groupes armés étrangers. Ils ont aussi ordonné aux chefs des forces de défense de se réunir dans une semaine et de fixer de nouvelles directives pour le retrait.
Le sommet a exhorté à tous les pays fournisseurs de troupes de se déployer immédiatement et a exhorté la RDC à faciliter immédiatement le déploiement des troupes du Soudan du Sud et de l’Ouganda à la force régionale de l’Afrique de l’Est.
Les présidents de RDC Félix Tshisekei et du Rwanda Paul Kagame ont participé à la réunion, sachant que Kinshasa a régulièrement accusé Kigali de soutenir les rebelles du M23. Etaient présents aussi le président kényan William Ruto, le président ougandais Yoweri Museveni, celui de la Tanzanie Samia Suluhu et le ministre sud-soudanais des Affaires de l’EAC. Le sommet était dirigé par le président burundais Evariste Ndayishimiye, qui est en même temps président en exercice de l’EAC.
« Les discussions devraient se concentrer sur l’évaluation de la feuille de route de Luanda qui exigeait le retrait effectif et définitif des troupes du M23 des zones occupées avant le 15 janvier », avait déclaré la présidence congolaise avant le sommet. Et d’ajouter que les rebelles du M23 n’ont jamais quitté ces zones, au contraire le M23 et ses alliés ont élargi leurs zones d’occupation.
RDC/Visite du pape : « La paix ne tombera pas du ciel »
Le pape François a délivré, ce 1er février, un message de paix en République démocratique du Congo alors qu’il rencontrait des survivants et des victimes des atrocités de la guerre dans l’est de la RDC. Des hommes, des femmes et même des enfants, dont certains avaient les bras coupés, ont témoigné de leur souffrance. Ils ont montré au pape leurs parties du corps blessées, écrit The East African.
Devant le pape, ils ont exprimé ce dont ils avaient besoin : trouver la paix et vivre dans leurs communautés sans avoir à payer le lourd tribut de la mort brutale.
Le pape François a dénoncé le fait que, selon lui, les médias internationaux ne parlent pas assez de ce qui se passe en RDC. Il a fait savoir que « la violence a assez duré et qu’elle doit cesser ».
Il a commencé par condamner la violence armée, les massacres et l’exploitation sanglante et illégale des richesses du Congo et la tentative de partition du pays : « La guerre est alimentée par des forces internes et externes pour le profit et l’avantage ».
En référence au conflit avec son voisin le Rwanda, le pape François a exhorté « tous ceux qui vivent en RDC à s’engager pour construire un avenir meilleur ». Pour lui, la paix ne tombera pas du ciel : « Un nouvel avenir se produira si l’autre, qu’il soit Tutsi ou Hutu, n’est plus un adversaire ou un ennemi, mais un frère ou une sœur ».
Selon The East African, le pape François a insisté sur le bon voisinage dans la sous-région : « Frères et sœurs, vos voisins sont vos frères. Tous vos voisins sont vos frères, qu’ils soient Burundais, Ougandais ou Rwandais ».
Soudan du Sud : 21 morts dans une attaque à la veille de la visite du pape
Des bergers armés ont tué, ce 2 février, 21 civils lors d’une attaque de représailles contre un camp de bétail rival dans le comté deKajo-Keji en Equateur central, a indiqué le bureau du commissaire du comté.
« Le commissaire du comté de Kajo-Keji condamne dans les termes les plus forts possibles l’attaque contre le camp de bétail et le massacre de civils innocents dans l’acte barbare de vengeance », a indiqué son communiqué publié le même jour.
Le pape François est arrivé à Juba le 3 février pour un « pèlerinage de paix » de trois jours avec l’archevêque de Canterbury et le modérateur de l’Assemblée générale de l’Eglise d’Ecosse.
Selon The Citizen, les chefs d’église cherchent à promouvoir la réconciliation et le pardon dans un pays majoritairement chrétien et accablé par la violence armée chronique à la suite d’une guerre civile.
Justin Welby, l’archevêque de Canterbury, s’est dit « horrifié » par l’attaque à la veille de sa visite : « C’est une histoire trop souvent entendue à travers le Soudan du Sud. J’appelle à nouveau à une voie différente : pour que le Soudan du Sud se rassemble pour une paix juste ».
A son arrivée, le pape François a exhorté les dirigeants du Soudan du Sud à mettre fin à l’effusion de sang, écrit The East African. « Je vous supplie, de tout mon cœur, d’accepter ces mots simples : pas mes mots, mais ceux du Christ… Plus jamais ça ! Plus jamais l’effusion du sang, plus jamais les conflits et la violence », a déclaré le pape devant un public qui comprenait le président Salva Kiir et d’autres personnalités du gouvernement.
Ouganda : Le gouvernement va augmenter les salaires des dirigeants locaux
Le ministre ougandais des Collectivités locales, Raphael Magyezi, a déclaré que le gouvernement prévoyait d’augmenter les salaires de tous les dirigeants locaux. Il a fait savoir que le gouvernement prévoyait de réviser la structure salariale des dirigeants du gouvernement local en commençant par les chefs de village qui gagnent environ 10 mille shillings par mois, confie Daily Monitor.
Selon lui, cette décision devrait remédier aux disparités salariales entre les dirigeants. Il a indiqué que différents groupes tels que l’Association ougandaise des gouvernements locaux ont exhorté le gouvernement à augmenter les salaires des dirigeants et des conseillers des districts.
Raphael Magyezi a également confirmé que le gouvernement enquêtait sur la probable vente d’emplois par les commissions de services de district : « Les Ougandais doivent être traités de la même manière lors des candidatures et des entretiens pour les emplois dans la fonction publique ».
Selon Daily Monitor, cela fait suite aux préoccupations récemment soulevées par le président Museveni qui a accusé les dirigeants locaux de vendre des emplois en échange de faveurs sexuelles.